Un règlement politique négocié global est nécessaire pour mettre fin au conflit au Yémen "une fois pour toutes", a déclaré l'envoyé spécial de l'ONU pour ce pays, Hans Grundberg, au Conseil de sécurité, a-t-on indiqué ce vendredi sur le site des Nations unies. "Les Yéménites, sans exception, soulignent la nécessité de mettre fin à la guerre", a déclaré jeudi soir l'émissaire onusien, insistant sur le besoin urgent de stabiliser l'économie, d'améliorer les services de base et de faciliter la libre circulation tant à l'intérieur du pays qu'à travers ses frontières. "Le dialogue et le compromis sont la seule voie durable à suivre [et] les mesures visant à atténuer l'impact immédiat du conflit sur les civils sont d'une importance capitale", a encore dit le responsable de l'ONU. M. Grundberg a en outre souligné que "les Yéménites reconnaissent également que leur pays ne peut pas être efficacement dirigé par un seul groupe et qu'une paix durable nécessitera le pluralisme". Les Yéménites ont fait part de leurs inquiétudes à l'envoyé de l'ONU concernant l'érosion systématique des droits fondamentaux et des institutions de l'Etat ainsi qu'une génération d'enfants traumatisés par la guerre qui manquent d'éducation de base. "Mettre fin à la guerre n'est donc qu'une première étape, mais une étape essentielle d'un long rétablissement", a-t-il dit dans ce sens. Notant un fossé grandissant dans la confiance entre les parties belligérantes, M. Grundberg a observé qu'"une solution durable ne peut être obtenue que par un règlement politique négocié global". Selon lui, "il ne devrait y avoir aucune condition préalable à des pourparlers politiques urgents et les opérations humanitaires ne doivent pas être utilisées comme levier politique". Par ailleurs, M. Grundberg a déclaré aux ambassadeurs à l'ONU que "l'escalade militaire sur le terrain a pris une tournure alarmante" alors que Marib et ses environs restent l'épicentre de la guerre. "Nous réitérons l'appel à toutes les parties pour qu'elles facilitent un accès humanitaire sûr, rapide et durable aux zones touchées", a-t-il dit dans ce contexte. Lors d'une visite à Aden, il a souligné l'importance de la reprise économique et de la prestation de services de base, mais a observé que des améliorations durables seraient impossibles "à moins que les acteurs politiques ne surmontent les divisions politiques". Selon l'émissaire de l'ONU, "un règlement politique inclusif sera une tâche laborieuse et compliquée qui prendra du temps".