Les Romains ont voté hier pour élire leur maire au deuxième tour d'élections, dans une ville accablée par des transports publics défaillants et une gestion désastreuse des ordures. Le scrutin municipal, prévu en deux jours, débute au lendemain d'une grande manifestation dans la capitale italienne pour réclamer l'interdiction de l'extrême droite, après de violentes manifestations contre le pass sanitaire le week-end précédent, pendant que le candidat de droite fait l'objet d'accusations d'antisémitisme et d'attitude pro-fasciste. Les sondages donnent le candidat de centre gauche, l'ex-ministre de l'Economie et des Finances Roberto Gualtieri (Parti démocrate, PD), favori face au candidat de la droite et de l'extrême droite Enrico Michetti, avocat et animateur de radio. Les deux candidats sont âgés de 55 ans. Au premier tour, M. Michetti avait remporté 30% des voix et M. Gualtieri 27%, mais ce dernier devrait récupérer une bonne partie des voix du candidat indépendant centriste Carlo Calenda et de la maire sortante Virginia Raggi (Mouvement 5 Etoiles, anti-système), défaits au premier tour début octobre. M. Michetti est soutenu par une alliance des partis d'extrême droite Fratelli d'Italia (Frères d'Italie) de Giorgia Meloni et La Ligue de Matteo Salvini avec le parti de droite Forza Italia de Silvio Berlusconi. La campagne des municipales a été dominée par des plaintes sur la dégradation de la situation dans la métropole de 2,8 millions d'habitants, l'une des plus étendues d'Europe, au point que des sangliers, attirés par les monceaux d'ordures entassés à même le sol, circulent régulièrement dans certaines zones résidentielles. "Rome ne peut se résigner à ne parler que d'ordures et de nids-de-poule", a déclaré vendredi M. Gualtieri lors de son dernier meeting électoral avant le scrutin ; "Rome est une grande capitale européenne". M. Michetti, qui se réfère fréquemment à la gloire de la Rome antique, a fini sa campagne sur une place voisine en déclarant qu'il existe "beaucoup d'affection dans cette ville, beaucoup de désir de renaître et de se relever". Les électeurs votent pour le deuxième tour des municipales, hier et aujourd'hui, à Rome, ainsi que dans les grandes villes de Trieste et de Turin, dans le Nord du pays, et dans une soixantaine d'autres villes. Au premier tour, les partis d'extrême droite avaient réalisé une mauvaise performance et perdu la bataille dans plusieurs villes-clés, comme Milan, Naples et Bologne.