Rassuré par la décrue des contaminations par la Covid, le Premier ministre a décrété, hier, un déconfinement total applicable pour 21 jours. Le gouvernement insiste, cependant, sur le respect des mesures de prévention et de protection pour éviter une résurgence de la crise sanitaire. Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a décrété, hier, la levée totale, à compter de demain, du confinement partiel à domicile appliqué depuis plusieurs semaines dans vingt-trois wilayas du pays. En effet, la mesure, qui a été prise sur instruction du président de la République, sera appliquée pendant 21 jours. Cependant, il a été décidé la reconduction de la mesure d'interdiction, à travers le territoire national, de tout type de rassemblement de personnes et de regroupement familial. Pour le gouvernement, la levée de la mesure de confinement partiel à domicile sur l'ensemble du territoire national "ne signifie pas pour autant que le risque est totalement écarté et qu'elle ne doit pas conduire au relâchement de la vigilance de la part des citoyens". Il a appelé, à cette occasion, à soutenir cette tendance baissière du taux d'incidence de l'épidémie, en poursuivant, de manière rigoureuse, le respect des gestes barrières, ainsi que l'application des différents protocoles sanitaires adoptés par le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19. Le gouvernement insiste aussi sur l'importance de la vaccination qui ne connaît pas encore le rythme et la dynamique souhaités, alors qu'elle constitue le meilleur moyen de prévention et de protection des citoyens et de la société en général. Avec 78 nouvelles contaminations par la Covid-19, 67 guérisons, 11 patients au niveau des services de réanimation et 1 décès, le ralentissement de la pandémie de coronavirus se confirme. Pour le Dr Charafeddine Ali Khodja, ancien maître-assistant en médecine interne au CHU de Sétif, il y a de moins en moins de cas. "Après le pic enregistré au mois de juillet et jusqu'à la fin d'août, nous avons enregistré, dès le début du mois passé, une tendance nettement baissière. Les nouveaux cas de contamination se font de plus en plus rares. C'est une tendance similaire à celle enregistrée à travers le monde. Cette situation a entraîné un relâchement logique et compréhensible à mon avis, car il est constaté partout dans le monde dès qu'il y a baisse des cas de contamination et de décès. Ce réflexe quasi systématique est constaté dès que les chiffres relatifs à la pandémie baissent, cependant, il est inacceptable de laisser tomber le port du masque qui est, à mon avis, le plus important des gestes barrières", nous dira le Dr Ali Khodja. "L'ouverture des lieux publics et la reprise des différentes activités sociales et économiques, ainsi que le début de l'année scolaire, universitaire et de formation professionnelle en sont témoins", dira notre interlocuteur, qui a tenu à indiquer que même l'ouverture des stades doit se faire, mais à certaines conditions : "Pour les stades, personnellement, je suis pour leur réouverture, mais à certaines conditions : veiller au respect des mesures barrières. Le nombre et les catégories des personnes qui peuvent y accéder doivent être limités. L'on peut proposer, par exemple, l'entrée d'un nombre très réduit et l'augmenter au fur et à mesure. L'accès doit être réservé aux personnes ayant plus de 18 ans car les moins de 18 ans restent des vecteurs de contamination asymptomatiques.". Les probabilités épidémiologiques présagent d'une quatrième vague au mois de décembre si l'on ne se protège pas. S'agissant d'une éventuelle quatrième vague, le praticien libéral a rappelé que tous les trois à quatre mois, on enregistre une nouvelle vague, et si l'on réfère à cette probabilité épidémiologique et si notre attitude reste la même, on pourra dire qu'il y aura une quatrième vague au mois de décembre. "On ne peut, certes, pas être affirmatifs, mais notre attitude peut être derrière une quatrième vague car le virus Delta circule toujours. Nous devons lui faire face en nous vaccinant. Il faut combattre la quatrième vague avec davantage d'intérêt vaccinal", a renchéri l'ancien maître-assistant, qui s'est réjoui du fait que l'Algérie a été félicitée par l'OMS pour avoir atteint le taux de 10% de vaccination de la population au mois de septembre passé. Il a, par ailleurs, appelé à un regain d'intérêt, dans les plus brefs délais, pour atteindre le taux de 70% d'ici au mois de décembre pour arriver à une immunité collective et, du coup, réaliser les objectifs du Comité de suivi de la pandémie et de celui des instances mondiales.