La situation épidémiologique du nouveau coronavirus a repris une tendance haussière ces derniers jours, et malgré la sonnette d'alarme tirée par les professionnels de la santé, les mesures de confinement partiel imposées le 1er avril ont été reconduites pour 15 jours supplémentaires. Pourtant, un relâchement total de la population et le non-respect des gestes barrières font l'unanimité. Seulement 9 wilayas sur 58 sont concernées par le confinement partiel. Une décision qui serait étroitement liée à la situation sanitaire dans ces wilayas, bien que d'autres non concernées par le confinement partiel enregistrent un nombre de contaminations de plus en plus élevé. « De plus, de nouvelles vagues de contamination ne sont pas à écarter, s'il y a un relâchement dans l'application des mesures barrières, outre la propagation des nouveaux variants, notamment britannique et nigérian récemment enregistrés en Algérie », insistent les infectiologues. Dans son communiqué du 15 avril, le gouvernement explique : « S'inscrivant toujours dans l'objectif de préserver la santé des citoyens et les prémunir contre tout risque de propagation du coronavirus (Covid-19), et soutenues par la démarche basée sur la prudence, la progressivité et la flexibilité, ces mesures visent à reconduire le dispositif actuel de protection et de prévention au regard de l'évolution de la situation épidémiologique .» Le gouvernement a cependant donné le feu vert aux walis et responsables locaux pour prendre des mesures urgentes si nécessaire. « Les walis peuvent, après accord des autorités compétentes, prendre toutes mesures qu'exige la situation sanitaire de chaque wilaya, notamment l'instauration, la modification ou la modulation des horaires, de la mesure de confinement à domicile partiel ou total ciblé d'une ou de plusieurs communes, localités ou quartiers connaissant des foyers de contamination .» Devant le relâchement total et l'absence des gestes barrières, il serait judicieux de réactiver les mesures imposant le port des masques au niveaux des institutions, des grandes surfaces et des lieux publics, suggèrent différents médecins. « Les masques, première recommandation permettant la limitation de la transmission du coronavirus, qui étaient plus visibles, ne le sont plus », déplorent les épidémiologistes au niveau du CHU de Constantine, constatant un nombre élevé de contaminations et la saturation des services de réanimation. Constantine, qui a enregistré jeudi 11 nouvelles contaminations, n'est toujours pas concernée par le confinement partiel, et ce, à titre d'exemple. Dans différents messages adressés à la population, le Comité scientifique chargé du suivi de la propagation de la pandémie invite l'ensemble de la population à faire preuve de vigilance accrue. Chose qui se concrétiserait uniquement avec un respect sans faille des gestes barrières. Il faut « poursuivre les efforts de mobilisation pour maintenir le même degré de vigilance dans cette lutte contre la propagation de cette épidémie de coronavirus (Covid-19) dans notre pays, et continuer à observer scrupuleusement les mesures barrières préconisées, telles que la distanciation physique, le port du masque obligatoire, et le lavage fréquent des mains pour éviter un rebond de l'épidémie », insiste le Dr Djamel Fourar. De son côté, le Pr Noureddine Zidouni, chef de service pneumologie à l'hôpital Beni-Messous, a déploré, « le relâchement constaté chez les citoyens et certains corps dans l'observation des mesures préventives ». Il s'est dit inquiet quant au nombre de cas du variant britannique (B.1.1.7), le qualifiant de « dangereux, répandu et létal ». Pour lui, les pouvoirs publics doivent adopter « une stratégie plus rigoureuse en terme d'application des mesures préventives, notamment le port obligatoire de la bavette et le respect de la distanciation sociale ». Ilhem Tir