Trois grands poètes et penseurs kabyles ayant marqué le XIXe siècle sont parmi les postulants à cette sélection, à savoir cheikh Mohand Oulhocine, Si Mohand u M'hand et Youcef Oukaci, dont les demandes ont été présentées par le Congrès mondial amazigh, il y a plus d'une année de cela. C'est en novembre 2005 qu'il sera procédé, au siège de l'Unesco à Paris, à la sélection par un grand jury composé de plusieurs personnalités de différentes nationalités à l'effet de décerner une distinction internationale intitulée, “Proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité”. La Proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité est une distinction internationale créée par l'Unesco en 1998 dans le but de consacrer les exemples les plus remarquables de ce patrimoine. La Proclamation a pour principaux objectifs de sensibiliser l'opinion et la mobiliser en faveur de la reconnaissance de la valeur du patrimoine oral et immatériel, d'évaluer et faire l'état des lieux du patrimoine oral et immatériel dans le monde, d'encourager les pays à établir des inventaires nationaux du patrimoine oral et immatériel et à prendre des mesures légales et administratives pour le protéger, de promouvoir la participation des artistes traditionnels et créateurs locaux à l'identification et au renouveau du patrimoine immatériel. La Proclamation encourage les gouvernements, les Organisations non gouvernementales (ONG) et les communautés locales à identifier, sauvegarder, revitaliser et promouvoir leur patrimoine oral et immatériel. Elle vise aussi à inciter les individus, groupes, institutions et organisations à contribuer à la gestion, préservation, protection et promotion de ce patrimoine. La Proclamation entend distinguer des formes d'expression populaires et traditionnelles (telles que les langues, la littérature orale, la musique, la danse, les jeux, la mythologie, les rituels, les coutumes ou le savoir-faire artisanal), des espaces culturels (des lieux concentrant des activités culturelles populaires et traditionnelles et liés à une temporalité qui voit revenir régulièrement un événement). Depuis son institution en 1998 à ce jour, 47 chefs-d'œuvre ont été proclamés par le jury de l'Unesco. L'Afrique a eu sa part des chefs-d'œuvre à travers la Proclamation du Bénin soutenue par le Nigeria et le Togo (2001) pour le patrimoine oral Gèlèdé, la République centrafricaine (2003) à travers les traditions orales des Pygmées Aka, la Côte d'Ivoire (2001) à travers les trompettes Gbofe d'Afounkaha : la musique et l'espace culturel de la communauté Tagbana, l'Egypte (2003) pour l'épopée Al Sirah Al Hilaliyyah, la Guinée (2001) pour l'espace culturel du Sosso-Bala à Nyagassola, Madagascar (2003) à travers l'art du travail du bois des Zafimaniry et le Maroc (2001) pour l'espace culturel de la place Jemaâ el Fna. M. SI BELKACEM