Quatre personnes on été condamnées par le tribunal de Béjaïa à des peines d'emprisonnement ferme allant de trois à six mois pour “moquerie de la religion”. Un chef d'inculpation retenu contre ces condamnés, entendre par là qu'ils n'ont pas jeûné. Les faits se sont déroulés, à dire vrai, comme suit. La police débarque dans l'un des restaurants de la ville de Béjaïa et surprend ces gens attablés en train de déjeuner en ce mois de carême. La police procède à leur arrestation, y compris le propriétaire du restaurant, et les présente devant le juge d'instruction. Traduits “pour flagrant délit” devant le tribunal de Béjaïa, les clients ont écopé des peines de trois mois de prison ferme et six mois pour le tenancier du restaurant pour “moquerie publique de la religion”. “Il n'y a pas de moquerie publique de la religion à partir du moment que ces personnes sont en train de manger à l'intérieur de la bâtisse”, nous a déclaré un avocat de la défense. “Il y aurait, précise-t-il, moquerie de la religion s'il y avait exhibition sur la voie publique. Ce n'était pas le cas.” Selon ses clients, l'avocat précise aussi qu'ils ne sont pas les seuls à déjeuner dans le restaurant dont le rideau est à moitié fermé. “Pourquoi eux seulement ont été arrêtés ?” s'interroge-t-il. Une pétition est lancée actuellement à Béjaïa-ville par des personnalités de la société civile réclamant “leur libération immédiate” et dénonçant “cette inquisition du pouvoir”. L. Oubira