Après la période où les contaminations avaient atteint un pic inquiétant, on a constaté que les centres de vaccination recevaient de moins en moins de personnes. À ce rythme, il apparaît improbable d'atteindre l'objectif fixé à 70% de la population vaccinée à la fin de l'année. Cela fait plusieurs semaines que la tendance baissière des contaminations par la Covid-19 se précise. Le nombre de contaminations et de personnes hospitalisées et décédées a sensiblement baissé et a, par ricochet, entraîné un relâchement au sein de la population qui fait de plus en plus fi des gestes barrières et autres mesures de prévention. Pour les professionnels de la santé, les différents centres ouverts pour la vaccination et qui, durant la période du pic de la troisième vague, ont connu une affluence record, enregistrent depuis le mois de septembre moins de monde. le Pr Djemaï Noui, enseignant de sociologie à l'université Mohamed Lamine-Debaghine, voit que les pouvoirs publics doivent rendre obligatoire la vaccination pour certaines catégories et exiger un pass sanitaire pour l'accès à certains endroits publics. "La santé de la population est une ligne rouge. Nous devons penser à exiger la vaccination pour certaines catégories, afin d'éviter des contaminations qui coûtent très cher à l'Etat. Il est aussi inadmissible de voir des professionnels de la santé réclamer la prime spéciale de Covid-19, qui refusent de se vacciner et qui ont influencé les citoyens de par leur attitude", nous dira le Pr Noui. De son côté, le Dr Halfaïa Zahira, spécialiste en épidémiologie à l'EPSP de Sétif, a indiqué que les centres de vaccination reçoivent de moins en moins de personnes après la période où les contaminations avaient atteint un pic inquiétant. "Depuis le début de l'opération, nous avons ouvert des dizaines de centres de vaccination. Nous sommes allés au fin fond de la wilaya pour rapprocher davantage le vaccin des citoyens. Cependant, nous avons enregistré une certaine réticence due essentiellement à l'accalmie qui a rassuré, un tant soit peu, la population", nous dira le Dr Halfaïa. Et de renchérir : "Depuis que les contaminations ont baissé, nous avons ouvert d'autres centres de vaccination dont trois au niveau des résidences universitaires de la wilaya pour être plus proches des jeunes qui sont, il faut le noter, la catégorie de citoyens la plus réticente à la vaccination." Il est à noter que chaque jour, la wilaya de Sétif, à titre d'exemple, compte entre 50 et 100 personnes qui se présentent pour recevoir la première dose de vaccin. Pour ce qui est des primo-vaccinés qui n'ont pas reçu la deuxième dose, des praticiens indiquent qu'il est difficile de les identifier, car le ministère de la Santé a, dans une optique de facilitation de la tâche aux citoyens, permis à ces derniers de se présenter dans un autre centre autre que celui où ils ont été vaccinés la première fois. Selon le Dr Halfaïa, seule la plateforme numérique nationale permettra de reconnaître les chiffres relatifs au nombre de personnes qui ne se sont pas présentés pour avoir leur deuxième dose. Il est à noter que dans le cadre des facilitations et d'encouragement des citoyens, les responsables de la vaccination au niveau des wilayas ont souligné que le citoyen a souvent l'opportunité de choisir le type de vaccin qu'il préfère. "La disponibilité des différents vaccins a permis de laisser le choix aux citoyens. Dans chaque centre, nous proposons plusieurs vaccins à administrer, et ce, pour mettre à l'aise les citoyens qui s'y présentent", dira, à Liberté, le Dr Halfaïa, qui a tenu à rappeler que la période actuelle est très propice à la vaccination, car l'immunité n'est développée que 5 jours après la deuxième dose. "Nous ne répéterons jamais assez que pour parer à une éventuelle quatrième vague, il faut se vacciner maintenant et, ainsi, éviter les cas graves", dira notre interlocutrice. Il est à noter que l'Algérie a été félicitée par l'OMS pour avoir atteint 10% de vaccination de la population au mois de septembre dernier. Cependant, un regain d'intérêt, dans les plus brefs délais, est plus que souhaité, afin d'atteindre le taux de 70% d'ici à décembre, et ce, afin d'arriver à une immunité collective et, du coup, atteindre les objectifs du Comité de suivi de la pandémie et de ceux des instances mondiales.