Les joueurs contestataires poursuivent leur sit-in devant le siège de la FAF. Hier, ils ont rencontré le président de la FAF Amara, auquel ils ont accordé un ultimatum jusqu'au mercato hivernal pour régler leurs cas. Profitant du déroulement des travaux du bureau fédéral de la FAF, les joueurs non payés se sont rendus au siège de la haute instance fédérale, sis à Dély Ibrahim, pour observer un autre sit-in justement pour contester les récentes décisions de la FAF ayant permis à certains clubs de récupérer leurs licences en dépit de l'interdiction de recrutement prononcée à leur égard. Ces joueurs ont exigé illico presto de rencontrer le premier responsable de la FAF, Charaf-Eddine Amara, en vue de lui exposer une plateforme de revendications afin de régler leur situation financière vis-à-vis de leurs anciens clubs. Et après insistance des contestataires, le président de la FAF a fini par recevoir quatre joueurs, désignés comme représentants, pour entendre leurs doléances. L'ancien milieu de terrain de l'USM Alger et de l'USM Annaba Antar Boucherit révèle avoir "usé d'un langage franc et direct au premier responsable de la Fédération algérienne de football. Nous lui avons fait part de nos inquiétudes mais surtout de la manière avec laquelle la FAF est intervenue et ce, d'une manière antiréglementaire et abusive, contraire à ses propres statuts et à ceux de la FIFA. Nous lui avons demandé d'appliquer la réglementation à la lettre et surtout d'exiger aux clubs d'honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs joueurs", a-t-il indiqué dans une déclaration à Liberté. "La FAF a exigé seulement aux clubs de payer un pourcentage de 30% aux clubs pour la délivrance de leurs licences. Trouvez-vous cela anormal ? La FAF a préféré faire des concessions pour permettre le déroulement des championnats. Autrement dit, nous devons attendre éternellement pour recevoir notre dû. Certains présidents sont des menteurs et des voleurs en même temps. Je ne sais pas ce qu'ils font avec les subventions", a-t-il ajouté. Une plateforme de revendications a été remise au président de la FAF, Charaf-Eddine Amara. La première a trait à l'application pure et simple de la loi sur l'interdiction de recrutement, tout en annulant la récente décision de la FAF qui a appliqué un seuil de 30% (clubs de la L1) et de 15% (clubs de Ligue 2) sur les dettes impayées. La deuxième réclamation consiste à dissocier le dossier des droits TV de celui des dettes de la Commission nationale de résolution des litiges (CNRL), estimant que les joueurs ont signé avec les clubs et non avec la télévision nationale. Les joueurs contestataires exigent en outre l'application de la procédure disciplinaire consistant à défalquer des points pour les clubs endettés auprès de la CNRL et ce, après avoir prononcé une interdiction de recrutement pendant trois périodes de transfert consécutives. Ces joueurs ont même demandé à Amara de se pencher sur cette question de régularisation du dossier des cotisations auprès de la Cnas afin de garantir une retraite descente aux acteurs du football. A priori, le président de la FAF leur a expliqué que le problème des cotisations et la de retraite "ne sont pas de son ressort", tout en promettant de "faire part de leurs revendications aux membres du BF afin de trouver des solutions rapides et radicales à la fois", a promis Amara aux joueurs "contestataires", qui lui ont accordé un ultimatum jusqu'au prochain mercato hivernal afin de régulariser leur situation. Faute de quoi, ils vont user de leur droit pour saisir la commission du statut du joueur de la Fédération internationale de football, comme l'a si bien révélé le Botouba. "Nous avons déjà entamé des démarches avec un avocat tunisien très connu et réputé à la fois. Si nos exigences ne sont pas satisfaites d'ici au prochain mercato, la FIFA sera saisie. Nous attendons aussi une réponse écrite du bureau fédéral par rapport à nos doléances", a-t-il martelé. À ce titre, dans une circulaire adressée aux associations nationales membres, datée du 9 mai 2018, la FIFA explique que "(...) l'association membre concernée devra automatiquement appliquer une telle sanction au niveau national. Le club débiteur ne pourra enregistrer de nouveaux joueurs, à l'échelle nationale comme internationale, qu'à partir de la période d'enregistrement survenant après que la sanction sportive en question a été entièrement épuisée. Une interdiction de transfert ne peut être levée – aussi bien au niveau national qu'international – avant son expiration que par la commission de discipline de la FIFA, contre réception d'une preuve de paiement par Ie créancier. Après expiration du dernier délai accordé, I'association membre devra lancer toute procédure interne nécessaire à I'application de la sanction dans les meilleurs délais ou, s'il n'existe aucune procédure interne spécifique, appliquer immédiatement la sanction. Elle devra ainsi réagir de manière proactive à I'expiration du dernier délai accordé, Ie secrétariat de la commission de discipline de la FIFA n'envoyant alors plus de demande préalable en ce sens. Si une association membre n'applique pas automatiquement la sanction requise au niveau national et ne fournit pas au secrétariat de la commission de discipline de la FIFA la preuve de I'interdiction de transfert, une procédure disciplinaire – pouvant aller jusqu'à I'exclusion de toutes les compétitions de la FIFA – pourra être engagée à I'encontre de l'association membre concernée". Clair, net et précis.