La fédération aurait pu exécuter les décisions de la commission de discipline sans être pour autant en porte à faux avec la circulaire de la FIFA. L'affaire des joueurs impayés de l'USM Annaba continue à faire des remous. En effet, le fait que la commission de discipline de la LFP (CD) se dessaisisse de l'affaire au profit de la CNRL de la FAF soulève des interrogations légitimes, d'autant plus que la CD en question a déjà rendu des verdicts et fixé même un dernier délai au club annabi, le 20 novembre, pour payer une dette globale de près de 10 milliards. Pour justifier cette décision, la CD a indiqué dans son communiqué publié sur le site officiel de la LFP, qu'elle a "décidé de se dessaisir de l'affaire de USM Annaba - joueurs impayés en faveur d'une autre juridiction au niveau de la FAF qui est la Commission nationale de résolution des litiges (CNRL) en conformité avec la circulaire de la FIFA en date du 9 mai 2018". Pourquoi donc avoir attendu tout ce temps-là pour se déclarer en fait incompétente pour traiter cette affaire alors qu'elle était censée être au courant de la note de la FIFA, le 9 mai dernier ? Autre question, une fois l'affaire réétudiée au niveau de la CNRL, comme le laisse entendre le communiqué cité plus haut, il appartiendra donc à la CD de la LFP d'exécuter les décisions finales, conformément à la procédure disciplinaire de la FIFA. Pourquoi donc perdre encore du temps alors qu'à l'arrivée c'est la même CD qui prononcera sans doute les mêmes sanctions ? En vérité, la FAF, qui avait pourtant saisi officiellement le 7 octobre dernier la CD de la LFP pour traiter ce dossier, comme l'indique clairement le PV de la réunion de la CD du 22 octobre dernier encore disponible sur le site officiel de la LFP, a volé au secours du club annabi pour des raisons évidentes afin de lui accorder un sursis (trois à quatre mois), pour lui donner le temps de ramasser l'argent dû. Un abus de plus de la FAF qui n'a pas accordé les mêmes faveurs à d'autres clubs comme le CRB, l'USMH ou encore le RCK. Il faut rappeler à ce titre que la FAF avait le vendredi 26 octobre dernier publié un communiqué dans lequel elle annonçait qu'elle "accorde à l'USMAn un nouveau délai pour payer sa dette jusqu'à la fin de la saison (6 mois), et révèle également que son club pourra recruter lors du prochain mercato hivernal", en violation flagrante des statuts de la FAF, qui garantissent l'indépendance des organes juridictionnels de la fédération. En outre, une source digne de foi nous a confié hier que si l'un des plaignants parmi les ex-joueurs de l'USM Annaba saisissait la FIFA sur la base des verdicts de la commission de discipline de la LFP, il aurait des chances d'avoir gain de cause. Autrement dit, la FAF aurait pu exécuter les décisions de la CD sans être pour autant en porte à faux avec la circulaire en question. Pis, la FAF pourrait même s'exposer à des sanctions de la FIFA, comme l'indique la circulaire n°16-28 du 9 mai dernier. "Si une association membre n'applique pas automatiquement la sanction requise et ne fournit pas au secrétariat de la commission de discipline de la FIFA la preuve de la déduction de point(s), une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu'à une exclusion de toutes les compétitions de la FIFA pourra être engagée à I'encontre de I'association membre concernée", martèle la FIFA. Affaire à suivre donc ! SAMIR LAMARI