Après l'annonce de la grève nationale de deux jours dans le secteur de l'éducation nationale, les 2 et 3 novembre, voilà que l'intersyndicale du secteur de la santé appelle, à son tour, à une journée de protestation pour demain mercredi 3 novembre, afin de faire valoir ses revendications socioprofessionnelles maintes fois exprimées. Dans un communiqué ayant sanctionné leur réunion du 25 octobre dernier, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat national des praticiens de la santé (SNPSP) ainsi que le Syndicat national des paramédicaux (SAP) appellent tous les fonctionnaires du secteur à observer un débrayage d'une journée, ponctué par des sit-in au niveau de l'ensemble des établissements de santé publique. Parmi les revendications mises en avant par l'intersyndicale de la santé : "la prime de décès pour les familles des praticiens victimes de la pandémie, la couverture à 100% de l'assurance totale pour le personnel de la santé, le versement de la prime Covid-19 (5e et 6e tranches), la bonification des cotisations à la retraite et la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle". En outre, les trois syndicats protestataires réclament l'amélioration du pouvoir d'achat qui ne cesse de se dégrader, ainsi que de meilleures conditions de travail, à travers notamment un renforcement en moyens humains et matériels dans les structures de la santé. Par ailleurs, ils dénoncent "les pressions subies par les syndicalistes du secteur", tout en exigeant le "respect du droit syndical garanti par la Constitution algérienne". Dans leur déclaration commune, les trois organisations syndicales autonomes estiment qu'"il est regrettable, encore une fois, de revenir à la protestation comme seul moyen de communication". Rappelant l'engagement du corps médical et paramédical dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus, les signataires dudit communiqué ont tenu à "rendre hommage aux personnels soignants qui se sont engagés corps et âme pour faire face à la pandémie de Covid-19, et tant bien que mal, nous avons pu passer le cap des deux premières vagues, puis la troisième encore plus meurtrière, importante, emportant avec elle de nombreux citoyens". "Nous pleurons encore la perte de nos personnels soignants. Nous nous inclinons à la mémoire des centaines de martyrs et nous nous associons à tant de familles endeuillées", ajoute le texte. Selon eux, c'est grâce à la bravoure et au dévouement des "combattants de l'armée blanche" sur le terrain, que "l'Algérie a pu faire face à cette terrible vague, ô combien difficile et pénible à gérer". "Malgré les conditions de travail chaotiques, au niveau des établissements et structures sanitaires confrontés à la dure réalité de notre système de santé agonisant, la pénurie de médicaments, mais aussi et surtout la crise sans précédent de manque en oxygène à travers le pays", relèvent-ils. Mettant en exergue l'état d'épuisement et de fatigue du personnel soignant, l'intersyndicale de la santé déplore que "l'armée blanche, tous corps confondus, soit déçue par la non-concrétisation sur le terrain des différentes directives du président de la République concernant l'amélioration de ses conditions de travail ainsi que sa situation socioprofessionnelle". Enfin, les membres de cette coordination syndicale expriment leur colère et leur appréhension quant au sort réservé aux personnels de la santé, d'autant que "la survenue d'une quatrième vague dans ces mêmes conditions, voire pires", n'est pas à écarter dans les prochains jours. D'où la sonnette d'alarme tirée par ces trois syndicats autonomes.