"Je vois comme vous, malheureusement c'est l'Afrique, il y a des choses pas très nobles qui se passent en dehors du terrain", dit-il. Contraitement à l'accoutumée, c'est un Djamel Belmadi serein et zen qui s'est présenté hier devant les journalistes pour expliquer ses choix de joueurs pour les deux prochains rendez-vous, prévus respectivement le 12 novembre au Caire et face au Burkina Faso le 16 novembre au stade Mustapha-Tchaker. Pour l'orateur, l'objectif de ces deux rencontres, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2022, est de gagner. "Nous allons retrouver une ville qui nous fait rappeler de bons souvenirs. D'ailleurs, nous avons pris le même hôtel de 2019. Les joueurs sont contents d'effectuer ce déplacement au Caire. Le terrain est en très bon état, donc, évidemment, de bons souvenirs pour nous. C'est un déplacement avec trois points à la clé, certes. Ce ne sera pas l'adversaire le plus coriace. Djibouti n'a pris aucun point durant ces éliminatoires, mais nous allons aborder le match de Djibouti avec le même sérieux, avec la même envie de faire le boulot. Au-delà du résultat, c'est une très bonne préparation pour le dernier match face au Burkina, surtout qu'il y a des joueurs sous le coup d'une suspension, d'autres en manque de compétitions. Il faut respecter notre adversaire", dira Belmadi. Et d'ajouter : "Il y a le Burkina Faso qui arrive derrière, nous devons bien gérer tous les aspects : les cartons et la forme des joueurs." Fidèle à sa ligne de conduite, le driver national n'a pas voulu dévoiler sa stratégie, mais il compte toutefois aligner deux équipes compétitives en vue de ménager certains titulaires habituels qui sont sous la menace de la suspension. "Je vais aligner deux équipes compétitives pour gagner ces deux matchs. L'objectif recherché aussi est de respecter notre adversaire quelle que soit son identité. Mais il y aura une grande pensée pour la rencontre face au Burkina Faso", fait-il savoir. Abordant la liste des joueurs convoqués, le sélectionneur national a tenu à défendre ses choix. Il estime qu'au vu de l'importance des prochains rendez-vous, "les nouvelles têtes" ne sont pas d'actualité. Il estime, en outre, avoir fait un choix en fonction de certains paramètres essentiels, dont le vécu. "Ounas a joué avec Naples juste 20 minutes. Nous savons pertinemment que ce joueur est en mesure de réaliser des merveilles. Il est capable de faire de belles choses avec un temps de jeu réduit, et ce n'est pas donné à tout le monde, comme il l'a si bien fait jeudi dernier, en Europa League. Certes, il ne bénéficie pas d'un temps de jeu intéressant, mais c'est un joueur décisif", estime-t-il. Concernant le sociétaire de Metz Boulaya, Belmadi indique que "Boulaya est un joueur important, il est performant, il peut avoir son importance dans la gestion de ce genre de match. J'ai pris 25 joueurs, il y aura au moins 2 qui ne seront pas concernés pour les deux rencontres. J'ai envie de joueurs qui connaissent ce groupe, qui connaissent la mentalité ; c'est une date particulière, décisive, ce n'est pas le moment de faire dans la nouveauté", explique le conférencier. À propos des absents, à l'image de Guedioura, Belmadi affirme : "Guedioura, ça fait longtemps qu'il n'a pas joué. C'est vrai qu'il y a des joueurs importants dans tous les compartiments, mais on n'a pas bâti cette équipe sur un joueur ou plusieurs, et peu importe le joueur absent, à l'image de Guedioura, l'important est de savoir aussi donner la possibilité à d'autres, comme Zerrouki ou encore Zorgane, dont le rendement a été intéressant lors des derniers matchs." Evoquant le poste de gardien de but marqué par le retour de Zeghba, Belmadi explique les raisons d'un tel choix. "L'évolution de Zeghba est intéressante. Nous suivons avec intérêt tous les autres joueurs, à l'image d'Asselah. Mais je ne peux pas convoquer plus de trois gardiens, c'est déjà suffisant, les places sont chères, je sais qu'il a de l'ambition et qu'il ne veut pas jouer pour la sélection. C'est légitime de sa part, jouer au Golfe n'est pas rédhibitoire. Déjà on a deux gardiens de ce championnat", fait-il savoir. "Je fais toujours le meilleur choix possible. Un joueur comme Zedadka doit s'améliorer dans certains aspects. D'ailleurs, j'ai dû en parler avec son agent. Même pour Sayoud il sera difficile pour l'instant d'intégrer l'équipe en présence de Feghouli et autres. C'est un joueur très bon, mais il est victime de la concurrence", poursuit Belmadi. "Notre objectif, c'est le Mondial, mais nous n'allons pas délaisser la CAN" À quelques mois de l'entame de la CAN et du chevauchement des qualifications du Mondial, Belmadi ne veut négliger aucune compétition : "Je n'aime pas différencier entre un match amical et un match officiel. Quand on rentre sur le terrain, c'est pour gagner. Ce n'est pas parce que notre objectif est le Mondial qu'on doit délaisser la CAN. Il y a des adversaires de grande qualité, c'est pour cela qu'on ne néglige aucune compétition." En outre, Belmadi n'a pas voulu répondre aux provocations des Burkinabés qui ont demandé la délocalisation de la rencontre ainsi qu'une sécurité renforcée. "Chacun est responsable de ses dires, mais c'est le terrain qui tranchera. J'ai un gros travail à faire, chacun fait son travail et défend ses intérêts. Je vois comme vous, malheureusement c'est l'Afrique, il y a des choses pas très nobles qui se passent en dehors du terrain." L'entraîneur national a du reste regretté l'absence de Mahrez lors du derby de Manchester dimanche dernier. "Mahrez est un compétiteur, c'est un joueur très performant, il n'est pas présent tout au long d'un match, mais il peut le faire basculer, c'est un cadeau pour un entraîneur, il ne joue pas tous les matchs, mais il joue un match par semaine, parce qu'ils en ont trois en un week-end, moi, ça me satisfait", a-t-il conclu.