Un nouveau groupe d'environ 30 Algériens a été expulsé d'Espagne à bord d'un ferry qui a pris la mer, ces dernières 24 heures, depuis le port d'Almeria en direction d'Oran. Ces harraga étaient détenus au centre d'internement pour étrangers (CIE) de Barcelone, l'un des huit sites qui existent en Espagne, notamment à Madrid, à Murcie ou encore à Valence, rapporte l'activiste espagnol Francisco José Clemente Martin, du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD), sur sa page Facebook. Quelques jours plus tôt, c'est un autre groupe composé de 26 harraga qui a été embarqué à bord d'un navire en direction de Ghazaouet. Ils étaient au CIE de Valence. Il semble que le port d'Almeria soit le point de départ de ces expulsions, puisque le 10 novembre dernier un navire de Transmediterranea, l'une des compagnies principales de ferries de l'Espagne, avait quitté la ville de la province d'Andalousie, embarquant au moins 30 clandestins algériens en direction d'Oran. Ils étaient également internés au CIE de Barcelone. Le 3 novembre, un ferry de la même compagnie avait transporté au moins 100 Algériens expulsés vers leur pays à partir du port d'Almeria. Francisco José Clemente Martin indique qu'ils étaient détenus aux CIE de Valence, de Barcelone et de Madrid, expliquant que ces opérations de rapatriement des harraga allaient se poursuivre chaque semaine. Cependant, il semble que ces rapatriements se soient accélérés à la suite de la visite, la semaine dernière, du ministre algérien de l'Intérieur à Madrid. En août dernier, des dizaines de migrants clandestins algériens avaient été remis par l'Espagne aux autorités algériennes. Ils avaient embarqué à bord d'un ferry espagnol en direction de Ghazaouet. Une semaine auparavant, une trentaine de harraga, qui se trouvaient dans un CIE, avaient entamé une grève de la faim pour s'opposer à leur extradition vers l'Algérie. En vain. Rappelons que depuis l'année dernière les harraga algériens avaient repris en force leurs traversées vers l'Espagne. Si la plupart des migrants clandestins algériens étaient remis en liberté par les autorités espagnoles, les choses ont changé depuis août dernier. Ce sujet avait donné lieu à des tensions politiques en Espagne, puisqu'en 2020 le gouvernement de Pedro Sanchez était accusé par l'opposition de faire preuve de laxisme. Un parti d'extrême droite et un syndicat de policiers avaient même exigé des sanctions contre les pays du Maghreb, dont l'Algérie, en réduisant le nombre de visas. Après des discussions bilatérales, Madrid a pu arracher, en décembre 2020, un accord des autorités algériennes pour le retour des migrants en situation illégale sur le sol espagnol. Le quotidien El Pais avait confirmé l'information auprès du ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui avait confirmé que "l'Algérie est le troisième pays d'Afrique du Nord à accepter à nouveau des expulsions, après le Maroc et la Mauritanie". Le même mois, des harraga avaient été expulsés vers le port de Ghazaouet. Le site d'informations espagnol El Independiente indique, pour sa part, que le ministère de l'Intérieur espagnol avait fait appel aux services de la compagnie maritime Transmediterranea afin de transporter les harraga algériens d'Almeria vers leur pays. Le tarif total de l'opération est estimé à quelque 300 000 euros, à raison de 75 000 euros la traversée.