Outre la vétusté de certaines installations, les fortes pluies ont endommagé la conduite principale, qui subit régulièrement d'importants dégâts, toujours au même endroit. Les villages du versant ouest du chef-lieu communal d'Aït Yahia Moussa, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, sont privés d'eau depuis une quarantaine de jours. Selon des informations obtenues localement, cette longue coupure est survenue depuis que la conduite principale qui alimentait cette localité a subi des dégâts causés par les toutes premières intempéries. Cette dite conduite d'eau qui relie les forages d'oued Bougdoura à Draâ Ben Khedda, à la station dite "SR1" a été emportée par les crues de cet oued, et elle n'est toujours pas réparée. "Nous avons signalé cette panne aux services de l'hydraulique et de l'ADE de Draâ El-Mizan, mais, jusque-là, rien n'a été fait à l'exception des sorties des agents de ces services sur les lieux. Plus de 13 villages allant de Rabet en passant par Tachtiouine, Ath Rahmoune, Afir et bien d'autres hameaux n'ont pas eu une goutte d'eau depuis la fin du mois d'octobre", a signalé M. Ali Ouilem, membre de la coordination des villages de la commune d'Aït Yahia Moussa. Selon notre interlocuteur, ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit dans ce même endroit. "Il fallait trouver une solution définitive à ce problème. Donc, on devrait au moins élever cette conduite au-dessus du niveau de l'oued et la poser sur des supports qui pourraient lui éviter une telle panne", a-t-il suggéré. "En plein hiver, nos habitants ont soif et sont contraints de continuer à s'approvisionner à l'aide de citernes d'eau à raison de 2500 DA. C'est injuste en ces moments de disette et au moment où les citoyens de notre pauvre commune peinent à assurer la subsistance quotidienne à leurs familles", a déploré un autre membre de cette coordination. Selon un ex-élu à l'APC et réélu pour un autre mandat, les travaux allaient être entamés, jeudi dernier, mais à cause du retour du mauvais temps, les ouvriers n'ont pas pu continuer à rétablir cette conduite. Les habitants, eux, craignent d'être encore privés de ce liquide durant d'autres semaines. "Dès qu'il y a un problème de pompage d'eau, tout le programme de distribution est chamboulé. Nous craignons encore attendre au moins un mois pour que la distribution soit rétablie", craint un habitant du village Tachtiouine. À signaler que les villages de cette commune connaissent des pénuries d'eau aussi bien en hiver qu'en été à cause justement des conduites principales et des réseaux de distribution vétustes qui sont à l'origine d'énormes perditions. Faute de l'achèvement de la réalisation du barrage d'Assif n'Tletta qu'ils considèrent comme le seul moyen de mettre un terme définitif au manque d'eau dans cette municipalité, alimentée essentiellement à partir de forages, les habitants craignent que leur calvaire ne dure encore longtemps. Pour atténuer un tant soit peu leur soif, les habitants de cette région réclament l'exploitation en urgence des forages réalisés à Chakour depuis des années et laissés à l'abandon parce qu'ils n'ont pas été raccordés au réseau électrique. "Il est temps que les responsables concernés mettent à profit les forages de notre village. C'est la seule solution pour combler ce manque", plaide un membre du comité du village Tafoughalt. Pour rappel, dans cette région du sud de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'exception des villages d'Agouni- Ahcène, d'Imzoughène, d'Ath Moh Kaci et de Tafoughalt qui sont desservis par le transfert du barrage Koudiat Acerdoune, tous les autres villages vivent, toute l'année, au rythme du stress hydrique.