Des échauffourées se sont produites, vendredi après-midi, à l'ouverture du IVe Sommet des Amériques à Mar del Plata dans l'est de l'Argentine entre des groupes radicaux et les forces de l'ordre. Elles se sont soldées par l'arrestation de 64 personnes, a-t-on appris de sources policières. Environ 300 manifestants, la tête couverte de passe-montagnes, se sont massés le long des très hautes barrières métalliques érigées pour isoler le théâtre auditorium où étaient réunis les présidents des 34 pays du continent, ou leurs représentants, dont l'Américain George W. Bush. Selon un responsable du commando de sécurité du Sommet, qui a estimé que “la situation était sous contrôle vendredi soir”, 64 manifestants ont été arrêtés. Une jeune fille a été emmenée avec des blessures visibles à la tête, provoquées par les jets de pierres. Les jeunes manifestants, opposés farouchement à la politique économique néo-libérale américaine et à la guerre en Irak, ont jeté des pierres sur les forces de sécurité fortement équipées et regroupées derrière les barrières. Celles-ci ont répliqué par des tirs nourris de gaz lacrymogène, provoquant la dispersion désordonnée des protestataires dans les rues avoisinantes. Les policiers ont réussi à contenir les manifestants au-delà du cordon le plus éloigné — environ 600 mètres — du théâtre auditorium où venait de démarrer le Sommet des Amériques par un spectacle de chants et de danse. Frustrés de ne pas pouvoir passer, les manifestants appartenant surtout au Parti ouvrier trotskiste et au Parti Communiste révolutionnaire maoïste s'en sont pris à une succursale du groupe de téléphonie espagnol Telefonica et à trois filiales bancaires non identifiées car leurs devantures étaient protégées par des planches de bois et de tôle. Une agence du Banco Galicia a été entièrement incendiée par des cocktails Molotov lancés par les manifestants obligeant les pompiers locaux à intervenir. La banque a dû être provisoirement évacuée. Plus d'une quinzaine de commerces, souvent dépendant de capitaux étrangers, ont été détériorés ou pillés par les protestataires. Pourtant, auparavant, une grande marche de plus de 10 000 syndicalistes, enseignants et membres de mouvements “piqueteros” (exclus sociaux), s'était déroulée dans le calme et sans apparente surveillance policière dans les rues de Mar del Plata avant un rassemblement massif de 40 000 personnes dans le stade, en présence de l'idole du football Diego Maradona et du président vénézuélien Hugo Chavez.