Aux contraintes bureaucratiques s'ajoutent des problèmes liés à un appui véritable aux producteurs et investisseurs de la région pour trouver de nouveaux débouchés à leurs produits sur les marchés africain et européen. La Chambre du commerce et d'industrie Sufat (CCI) de la wilaya de Aïn Témouchent, en coordination avec la CCI Mekerra de Sidi Bel-Abbès, a organisé, de mardi à jeudi, le 1er Salon régional de la promotion du produit local et des services, à l'effet d'encourager et de booster les exportations hors hydrocarbures. Cet évènement économique a vu la participation de plus de 85 opérateurs économiques productifs et des services, dont une quinzaine active dans l'exportation, issus de plusieurs wilayas de l'ouest du pays. Inaugurée, mardi, par Kamel Rezig, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, cette manifestation s'est déroulée au niveau du complexe touristique Kar'aibes implanté à Terga plage. Les opérateurs économiques qui ont étalé leur savoir-faire à travers l'exposition de leurs produits dans les différents stands ont eu à cœur d'exposer au premier responsable du secteur du commerce les contraintes et les problèmes qui se dressent devant leur volonté de participer à la relance économique du pays. Hakmi Miloud, directeur de la Chambre du commerce et d'industrie de la wilaya, affirme que les opérateurs économiques de la wilaya ont réussi à exporter pour plus de 2,5 millions d'euros de produits locaux, depuis le début de l'année, en particulier vers l'Espagne, la France, le Niger, la Mauritanie et la Hollande. Les exportations touchent aux poissons, aux gants à usage médical et chirurgical, ciments et pâtes entre autres vers les marchés africain et européen, dont l'Espagne et le Portugal. Sauf que cette opportunité de mettre en évidence les capacités et les compétences locales pour concrétiser un saut économique qui participe à donner une impulsion aux exportations vers l'étranger fait face à une réalité que les opérateurs locaux ont exposée. L'exemple du patron de l'unité de fabrication et de commercialisation de gants à usage médical et chirurgical Top Gloves Latex, Nehari Larbi, à travers cette déclaration : "Nous sommes en train de négocier avec les Turques et avec les Chinois pour la fabrication du caoutchouc nitrile butadiène (NBR) pour la fabrication de gants jetables. Or, le projet nécessite une superficie de 20 000 m2. Je suis en négociation avec ces deux partenaires pour un partenariat ou un transfert de technologie, mais j'ai besoin de l'Etat. Je bute contre un problème de terrain". L'investisseur a reçu des assurances du ministre pour un accompagnement contre un engagement de créer de l'emploi et d'augmenter son volume d'exportation. "Actuellement, j'ai 650 travailleurs, dont 93 ingénieurs issus de l'université de Aïn Témouchent. Ce nombre sera porté à 3000 travailleurs, avec un volume d'exportation plus important en 2022 vers l'Europe, les pays du Moyen-Orient et les pays de notre continent. Ce terrain est un projet que j'ai hérité avec 30% de bâti seulement. Il y a des failles au niveau des douanes que j'ai signalées à travers un courrier que je vous ai adressé. Pour la tarification mon gant chirurgical est porté sous le qualificatif de gant de ménage et destiné à la santé. Ce qui me porte un problème en termes de la commercialisation et de protection de mon produit", a-t-il détaillé. De son côté, le directeur général de la société de marbrerie Sof-contrat créée en 2018 a fait état de son projet à l'horizon 2024 avec la création d'une troisième unité où sa société a pu intégrer le sable de mer dans le processus de production. "Sauf que le dossier sur l'exploitation d'une sablière déposé depuis 2015 au niveau de la wilaya pour l'utilisation de cette matière première locale traîne toujours. Sachant que ce sable on l'importe de l'Inde, de l'Egypte alors que la sablière la plus près est à 5 mn à vol d'oiseau. Cette sablière nous permettra de créer d'autres postes d'emploi et d'éviter d'importer du sable en devises sonnantes et trébuchantes. Sachant que notre part du marché à l'échelle locale est estimée à 34% sur une vingtaine de wilayas en plus des exportations vers 10 destinations dont les USA, et ce, depuis 2019", a-t-il indiqué. Sur ce point, le ministre s'est engagé à exposer cette préoccupation à son collègue de l'Energie et des Mines pour trouver une solution.