Le gouvernement entend relancer 51 entreprises économiques publiques, en partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers. Le gouvernement mise beaucoup sur le partenariat pour relancer des entreprises publiques. Dans une déclaration reprise avant-hier par l'APS, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a annoncé que "l'Exécutif entend relancer 51 entreprises économiques publiques en partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers", rappelant que l'Etat a consacré, ces dernières années, "plus de 1 200 milliards de dinars" à l'assainissement des entreprises. Le ministre admet que "ces opérations d'assainissement n'ont pas atteint l'objectif escompté à cause des dettes cumulées" en raison de plusieurs facteurs, dont la pandémie de Covid-19. Parmi ces entreprises publiques, Ahmed Zeghdar a cité le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, confronté ces dernières années à plusieurs problèmes qui appellent à "une révision de son mode de gestion" et l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem), dont "le taux d'intégration a beaucoup reculé" après avoir atteint 70%. Il a indiqué qu'"un accord sera conclu la semaine prochaine" entre l'Entreprise nationale des industries électroniques (Enie) de Sidi Bel-Abbès et une société italienne spécialisée dans la fabrication de batteries pour tablettes électroniques, avec "un taux d'intégration de plus de 60% sur les cinq prochaines années", précisant que l'université de Sidi Bel-Abbès et les centres de recherche seront associés à la mise en œuvre de l'accord pour assurer le transfert de technologie. Pour ce qui est des projets en suspens, M. Zeghdar a souligné que la commission installée par le Premier ministre, ministre des Finances, à l'effet d'examiner ce dossier, s'attellera à "lever les obstacles" en vue de permettre l'entrée en activité de ces projets dans les prochains jours. "Plus de 60% des 400 projets en suspens entreront en activité avant la fin de l'année en cours", a-t-il ajouté. Le ministre est, cependant, resté vague sur la marche à suivre pour relancer toutes les entreprises en difficulté. De plus, le partenariat n'est pas le remède à tous les maux dont souffre le secteur public, qui ploie sous le fardeau de la dette. Dans plusieurs branches d'activité, beaucoup d'entreprises publiques sont insolvables, sous-capitalisées et en sureffectif. Tout cela résulte d'une mauvaise gestion des entreprises, voire d'une mauvaise gouvernance du secteur public. Dans une déclaration récente à Liberté, l'économiste Mohamed Bouchakour soulignait que les EPE/SPA, qui devraient être des "centres de profits", sont des "centres de coûts (générateurs de déficits et non d'excédents financiers)". Il avait également relevé que plus que des centres de coûts – ce qui pourrait être justifié par des considérations stratégiques –, elles sont des "canaux de distribution occulte et parasitaire de la rente". Que faire alors pour que cela change ? Mohamed Bouchakour estime que le secteur public doit chercher à "changer de paradigme pour réaliser le développement, et l'Etat doit voir d'un très bon œil la collaboration entre secteur privé et secteur public".