Depuis le début de la pandémie particulièrement, le moral des entreprises publiques est dans les talons et s'inquiètent de plus en plus pour leur avenir. Les employés de plusieurs sociétés publiques mis en congé forcé, l'année dernière dans le cadre de la lutte contre la progression du Covid-19 n'entrevoient guère d'embellie et ils sont toujours dans l'attente de la reprise des marchés. Ces entreprises sont au bord de la faillite, tandis que leurs responsables continuent de brasser de l'air. L'Etat a déboursé plus de 2.900 milliards de dinars pour venir en aide aux entreprises publiques déficitaires et tente depuis des mois de prendre les mesures nécessaires pour atténuer les contrecoups de la crise économique des entreprises et des professionnels, en vain. Ces entreprises budgétivores ont provoqué la distorsion économique (grèves, arrêt d'activité), surtout concurrentielle, ce qui a poussé les pouvoirs publics à agir vite et à revoir leur programme d'aide en priorisant uniquement les sociétés qui se trouvent dans les zones d'urgence. Il est prévu dans ce cadre, «le lancement d'un programme de relance de 51 entreprises économiques publiques dans le cadre du Plan d'Action du Gouvernement», a fait savoir le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar. Cette annonce intervient deux jours après la clôture de la Conférence nationale sur la relance industrielle durant laquelle les pouvoirs publics, investisseurs et experts ont débattu de leurs préoccupations quotidiennes, des opportunités d'affaires et des solutions urgentes à mettre en œuvre pour impulser l'investissement national. Le programme de relance de 51 entreprises publiques en détresse vise à remodeler le secteur industriel national en impliquant la puissance publique et privée et instaurant un nouveau partenariat (public-privé) et une nouvelle dynamique du secteur public marchand industriel. La nouvelle stratégie s'articule autour de trois grandes lignes, la cohésion économique, la compétitivité et l'investissement. En annonçant le projet en perspective de relance de 51 entreprises économiques publiques en partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers, M. Zeghdar réaffirme l'attachement de l'Etat à la vitalité des entreprises publiques souveraines et à la durabilité de leurs activités, citant parmi ces entreprises publiques qui étaient pionnières dans leur secteur, «le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, confronté ces dernières années à plusieurs problèmes qui appellent une révision de son mode de gestion, et l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem), dont le taux d'intégration a beaucoup reculé après avoir atteint 70%», a-t-il indiqué. Désormais le soutien ne se fera pas avec une subvention directe de ces entreprises, mais par des partenariats (ppp ou étrangers) qui devraient évoluer dans un environnement d'affaire propice. Il est prévu dans ce cadre la révision du Code de l'investissement (fin prêt), des règles d'octroi des incitations et avantages fiscaux aux investisseurs et la facilité de l'accès au foncier industriel. Un des leviers d'attractivité et de la simplification administrative. Confirmant ainsi la détermination des pouvoirs publics de lever tous les obstacles bureaucratiques, financiers et fonciers qui contiennent toutes intentions ou projets d'investissements. Le premier responsable a révélé dans ce sens, lors de son intervention sur la chaîne de télévision nationale, que «plus de 60% des 400 projets en suspens entreront en activité avant la fin de l'année en cours» conformément aux directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a inauguré la Conférence nationale de la relance industrielle, lors de laquelle il a accusé certaines parties d'encourager la bureaucratie associée et de saboter le lancement des projets d'investissement d'envergure. Il a appelé les administrateurs, les investisseurs et les pouvoirs publics de marcher ensemble pour relever le défi de la relance et s'affronter dans un marché plus compétitif, contributif et inclusif. Pour ce faire, il faut instaurer une nouvelle gouvernance des entreprises publiques pour plus d'autonomie. «Il y a une véritable volonté et le ministère est tenu de soumettre un rapport détaillé, toutes les deux semaines, au Gouvernement, en vue de s'enquérir de l'état d'avancement de l'application des procédures de levée des obstacles à ces projets», a précisé M. Zeghdar revenant sur le règlement des dossiers des projets d'investissements en suspens, affichant son satisfecit concernant les efforts consentis par «les groupes publics, tels que le groupe de cimenterie « Gica'' et le groupe « Agrodiv'' dans l'optimisation de la production, de la qualité et de l'exportation, grâce au partenariat et à la sous-traitance, il est possible d'instaurer une base industrielle forte et solide», a-t-il souligné. C'est un moyen efficace pour renflouer les trésoreries des entreprises et renforcer leur contribution publique. «L'Etat avait consacré, au cours des dernières années, plus de 1.200 milliards de dinars à l'assainissement de ces entreprises sans atteindre l'objectif escompté à cause des dettes cumulées en raison de plusieurs facteurs, notamment la pandémie de Covid-19», a déclaré le ministre, déplorant la situation des entreprises publiques (complexe El Hadjar et Eniem), budgétivores et qui peinent à se mettre sur l'orbite du développement économique.