Le ministre de la ville, M. Boukerzaza, a présenté, hier, à l'Assemblée populaire nationale, le projet de loi portant orientation de la ville. Il a indiqué, au début de son exposé, que plus de 19 millions d'Algériens vivent, actuellement, dans des zones urbaines. Ce nombre atteindra, en 2020, environ 33 millions de personnes, soit 75% de la population globale pronostiquée pour cette année-là. Le membre du gouvernement a affirmé que l'Algérie souffre d'un grand déséquilibre dans la répartition des citoyens à travers le territoire national. Il a révélé que 40% de la population est concentrée sur la bande littorale, qui ne constitue, pourtant, que 1,9% de la superficie totale du pays. La hausse du nombre des habitants des métropoles n'est pas accompagnée, selon le ministre, d'une augmentation du produit intérieur brut. Il en résulte une aggravation de la crise du chômage, l'enlisement de la population dans la pauvreté et bien évidemment la prolifération des bidonvilles à la périphérie des centres urbains. Le ministre a évoqué, également, l'exacerbation de la violence urbaine et la détérioration des centres urbains et disparition des espaces verts, considérés par les urbanistes et paysagistes comme le poumon des villes. M. Boukerzaza a soutenu que le gouvernement, sur instigation du président de la République, s'est échiné à élaborer un projet de loi à même de préparer les villes au boum démographique, sans en subir les aléas. Le texte définit, dans son premier chapitre, la ville, ses spécificités et les modes de sa promotion. Il les classifie, entre autres, en fonction de leur situation géographique et de leur densité. Il met en place les plans d'extension des villes ainsi que les plans-directeurs d'exploitation des poches urbaines (parcelles vides dans un tissu déjà urbanisé). Une trentaine de députés se sont inscrits pour le débat général autour du projet susmentionné. Les intervenants ont focalisé sur les fléaux des grandes villes et sur la nécessité d'y remédier rapidement. S. H.