Le Premier ministre britannique est contraint de réviser sa copie controversée devant compléter la batterie juridique antiterroriste britannique. Blair avait, auparavant , fait circuler le projet de placer en détention préventive, jusqu'à 90 jours sans charges, des personnes soupçonnées de terrorisme ainsi que l'exploitation d'informations et de renseignements obtenus par d'autres pays même sous la torture. Ces deux mesures, que Blair pensait faire passer comme une lettre à la poste, ont soulevé un tollé en Grande-Bretagne et pas seulement auprès des défenseurs des droits de l'homme et des juridictions britanniques. Le recul de Blair avait été annoncé par le quotidien londonien The Observer pour qui, malgré sa bonne étoile, le premier ministre britannique ne pouvait pas obtenir le quitus du Parlement sur des questions qui violent le principe même de la juridiction britannique. Quand bien même tout le pays est pleinement mobilisé contre le terrorisme. La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, Charles Clarke, devait essuyer un échec alors qu'il essayait de rallier au projet de Blair l'opposition conservatrice que soutient, par ailleurs, une partie des travaillistes, le parti du premier ministre. Blair s'est même adressé aux parlementaires rebelles de son parti pour leur signifier l'importance de cette question tandis que les forces de la police britannique étaient chargées de faire pression sur les députés pour marquer la nécessité de prolonger la période de détention pour des terroristes présumés, ont rapporté plusieurs médias britanniques pendant le week-end. D'autre part, la cour suprême britannique examine la question de l'exploitation de renseignements obtenus sous la torture dans des pays tiers qui ne respectent pas les droits de l'homme. La tendance est à son rejet au nom du principe condamnant toute forme de torture et que partagent les autres membres de l'UE dont le Parlement s'est saisi de la question. Malgré son apparent recul, Blair ne désespère de voir, au moins, sa proposition de prolonger la période de mise en garde à vue de 14 à 90 jours, qui avait été recommandée par la police après les attaques du 7 juillet dernier à Londres, qui ont fait 56 morts, y compris les quatre kamikazes, retenue. Blair compte sur les arguments de la police pour obtenir de ses parlementaires un vote assez favorable, il a reçu le soutien du chef des opérations antiterroristes de Scotland Yard, selon qui dans les cas les plus compliqués, il doit y avoir une possibilité de prolonger la détention avant de prendre la décision d'inculper ou de relâcher un suspect. D. Bouatta