De nombreuses embarcations transportant des migrants clandestins, notamment des Algériens, ont été secourues ces derniers jours par les gardes-côtes espagnols qui ont pu en sauver certains. Depuis dimanche soir, 13 Algériens sont morts noyés ou portés disparus, selon la page Facebook de Francisco José Clemente Martin, du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD). Il parle d'"énorme tragédie à Almeria" en évoquant le naufrage de deux embarcations transportant 17 et 12 passagers chacune. Selon le témoignage des survivants qu'il a pu recueillir, le drame se serait produit lorsque les deux bateaux ont coulé au même moment, probablement à cause d'un télescopage. Les survivants, dont une femme, avaient besoin d'une assistance médicale et psychologique, écrit-il encore, indiquant que les opérations de secours et de recherches se poursuivent. La même source rapporte également le naufrage, dans les eaux internationales, "à plus de 80 km de Cabo de Gata, à Almeria" d'une patère transportant 12 harraga. Six d'entre eux ont pu être sauvés par un hélicoptère du sauvetage maritime alors que les autres sont portés disparus. Les survivants, souffrant d'hypothermie moyenne et grave, ont été transférés à l'hôpital de Torrecardenas, à Almeria. Si Francisco José Clemente Martin a constaté que le flux des arrivées de harraga n'a pas tari, il faut dire qu'ils ont saisi l'occasion des fêtes de fin d'année pour multiplier les traversées. Ainsi, en l'espace de deux jours, plus de 370 migrants ont été interceptés par les gardes-côtes espagnols ou secourus par les services maritimes des provinces côtières, dont une majorité de nationalité algérienne. Parmi eux, on compte 22 femmes, 10 enfants, 1 Syrien, 7 Subsahariens et 1 Marocain. Le service maritime de Carthagène a secouru un bateau avec à son bord une vingtaine de passagers, dont deux femmes et trois enfants. Ils ont été transportés jusqu'au port d'Escombreras, à Carthagène. Son homologue d'Almeria a porté assistance, quant à lui, à une embarcation transportant neuf Algériens après qu'ils ont dérivé à 17 milles de San José, un village et un port de pêche au centre du parc naturel de Cabo de Gata, dans la province d'Almeria. 25 autres Algériens ont été secourus par le sauvetage maritime de la garde civile des îles Baléares, qui ont également porté secours à deux embarcations transportant 21 harraga. 66 personnes, à bord de six bateaux, ont aussi été secourues par les services maritimes de la garde civile de Carthagène-Murcie. Un jour plus tôt, la garde civile de Garrucha, commune de la province d'Almeria, a transféré huit personnes, dont deux femmes, jusqu'au port de la ville andalouse. Les mêmes services avaient intercepté, quelques heures plus tôt, trois migrants algériens à bord d'un scooter des mers. Si la plupart des traversées finissent sur la terre ferme, ils sont nombreux à avoir laissé la vie dans les eaux de la Méditerranée, repêchés noyés ou portés disparus jusqu'à l'heure actuelle. Pour preuve, les réseaux sociaux qui regorgent de ces avis de disparition postés par les familles ou les amis de ces harraga dont on est toujours sans nouvelle. Des photos de cadavres rejetés par les vagues sont également publiées presque chaque jour sur Facebook pour être éventuellement identifiés par les leurs. Un terrible album de morts qui doit interpeller les consciences politiques et provoquer une réaction en chaîne pour que cesse ce massacre.