L'annonce des élections partielles dans les communes où le scrutin du 27 novembre n'a pas eu lieu va-t-elle chasser le flou et l'incertitude qui règnent quant au devenir et à la gestion des APC qui ont raté ce rendez-vous électoral à Tizi Ouzou ? Lors du dernier Conseil des ministres tenu avant-hier, il était question de la désignation d'administrateurs au niveau des APC où les élections locales n'ont pas eu lieu. Le président de la République, qui a présidé ce Conseil, a demandé d'associer les représentants de la société civile locale à cette opération provisoire de gestion des communes, mais également, a-t-il insisté, de convoquer des élections partielles dans les plus brefs délais. En attendant la tenue de ces élections partielles, c'est donc aux administrateurs désignés de s'occuper de la gestion de ces communes sans édiles. Ces mesures concernent donc la wilaya de Tizi Ouzou qui compte, pour rappel, deux communes sans APC : Aït Boumehdi dans la daïra des Ouacifs et Aït Mahmoud dans la daïra de Beni Douala. Outre ces deux communes dans l'incapacité de trouver un accord pour désigner les nouveaux présidents d'APC, la gestion des affaires de six autres communes de Tizi Ouzou a été confiée aux secrétaires généraux, dans l'attente d'une solution qui mettra fin au blocage. Il s'agit des communes de Boghni, de Frikat, d'Aïn Zaouïa, de Fréha, d'Aït Yahia et de Souamâa. Dans tous les cas, cette situation n'est pas sans conséquence sur la gestion du développement local. En effet, l'absence d'élus dans les communes et le retard dans l'installation de certaines assemblées constituent un frein pour leur développement. Pour preuve, en déplacement avant-hier à Aït Boumehdi, le wali de Tizi Ouzou, Djillali Doumi, a été reçu par des représentants de comités de village, notamment au village Timeghras. Point d'élus. En effet, dans cette commune, en l'absence d'une assemblée élue susceptible de défendre les intérêts de la population locale et de formuler des propositions en matière de développement auprès des pouvoirs publics, le wali s'est contenté d'inspecter des projets déjà inscrits. Contacté hier à ce sujet, le président sortant de l'APC d'Aït Mahmoud, Ramdane Boudarène, a été plutôt sceptique, rappelant que l'absence de candidats est due, essentiellement, au désintérêt de la population. "La population cherche des gens crédibles pour être à la tête de l'assemblée communale", a-t-il estimé, ajoutant que le boycott des dernières élections n'avait rien de politique. "Il y a eu diabolisation de tout mandat électif", a-t-il estimé. "Et là, on paye les pots cassés", a-t-il poursuivi, tout en jugeant que, toutefois, les choses pourraient changer lors de ces partielles si, a-t-il insisté, il y a présentation de listes crédibles à ces élections. Si pour cette APC, le rôle des élus est primordial en matière de gestion, pour les citoyens, ils sont "sans prérogatives". "Il faut donner plus de prérogatives à nos élus. On doit leur donner un pouvoir de décision, afin de s'impliquer davantage dans la gestion des communes", a estimé Ahmed, un citoyen d'Aït Boumehdi. "Les élus sont élus par la population, afin de travailler dans l'intérêt de la commune, donc je pense qu'il faut, cette fois, constituer des listes", a poursuivi Amer, un citoyen de la même localité.