Beaucoup de parents d'élèves ne désespèrent pas de faire réintégrer leurs enfants exclus dans un autre établissement. Bien largement entamée, la rentrée scolaire a traîné en longueur, parasitée en cela par deux événements politiques, l'un régional et l'autre national, qui ont mobilisé une partie de l'administration. Cependant, beaucoup de parents d'élèves avaient d'autres préoccupations et ne désespèrent pas de faire réintégrer leurs enfants exclus dans un autre établissement. Certains chefs d'établissement ont fait des efforts pour reprendre en premier lieu leurs élèves — une des recommandations du directeur de l'éducation lors d'une réunion de travail — dont l'exclusion a été prononcée par le conseil de classe qu'on dit souverain. Et c'est ce même conseil, saisi par voie de recours par de nombreux parents, qui prononcera leur réintégration avec les mêmes critères revus néanmoins à la baisse, prenant en compte l'âge, la moyenne et la discipline. D'autres ont été inflexibles, piétinant la réglementation qu'ils appliquent à la lettre, du moins en apparence, les instructions du ministère, et arguant de l'incapacité d'accueil dont ils souffrent. Le lycée Zamoum a fait un effort en ce sens parce qu'il a pu soustraire à la rue, ou à une problématique formation, plus de 200 élèves exclus. Le proviseur nous a expliqué qu'il était partagé entre l'obligation de résultats que la tutelle brandit désormais comme un couperet et le sentiment de faire dans le social en repêchant des exclus, en accordant des places très chères à des enfants qui quelquefois n'ont jamais doublé, mais dont les résultats demeurent très insuffisants. À cet effet, les conseils de classes sont descendus jusqu'à 8 de moyenne et quelquefois à moins que ça ! Entre la mi-septembre et la mi-octobre, et au delà même, on a assisté à une procession ininterrompue de parents défendant le droit de leurs enfants à un redoublement. Et c'est sûrement le même manège à travers tout le territoire national. Certains ont obtenu gain de cause, d'autres ont réussi à se faire délivrer une fiche de transfert, ultime chance d'une possible inscription ailleurs. Quelques parents se sont munis par précaution de recommandations et quelques-uns ont eu recours à des interventions. “Ce qui est paradoxal dans cette situation, avoue un professeur rencontré et qui résume le sentiment de tous ses collègues, c'est que tout un chacun use volontiers de critiques acerbes contre l'école, les professeurs et contre l'ensemble du système éducatif, mais dès que le conseil de classes prononce, souvent à juste titre, une exclusion, c'est comme si le ciel leur tombait sur la tête”. Alors, disent plusieurs professeurs interrogés, “faisons que tous les élèves capables de réussir puissent le faire”. On dit souvent que l'échec est un bon stimulant pour la réussite. Que des exclus saisissent cette chance et redoublent d'efforts pour parvenir à leur objectif ! Les enseignants, parents et associations de parents se mobilisent constamment pour l'intérêt et la réussite de tous nos enfants. Kaci B.