La grève illimitée des boulangers, entamée dimanche dernier et suivie à 90% à Tizi Ouzou, sera maintenue. C'est ce qu'ils ont décidé, hier, au cours d'une réunion tenue, hier après tmidi, au siège de l'Union locale des commerçants et artisans algériens, Ugcaa. "Après trois jours de grève, les boulangers grévistes se sont heurtés au silence des autorités compétentes", a relevé avec regret le coordinateur de l'Ugcaa, Samir Djebbar. "À cet effet, et face à ce mutisme, ils ont décidé de poursuivre leur débrayage et de maintenir leur grève illimitée jusqu'à satisfaction de leurs revendications", a-t-il poursuivi tout en espérant voir les pourvoir publics agir rapidement afin de mettre fin à ce bras de fer, mais aussi au calvaire des boulangers qui n'ont plus de marge bénéficiaire. "La plupart des boulangers sont déficitaires. Ils n'ont plus rien à perdre, car, ils sont déjà en faillite. Il ne peuvent plus travailler à perte", a estimé Samir Djebbar pour qui, le problème des boulangers dépasse les prérogatives du wali. "Le dossier des boulangers est sur le bureau du Premier ministère qui doit, à mon sens, rapidement annoncer des solutions. Ils savent très bien que les boulangers travaillent à perte, ce qui n'est pas normal", a poursuivi Samir Djebbar. À rappeler que cette décision des boulangers de poursuivre leur mouvement de grève intervient après trois jours de débrayage. Une action de protestation qui a mis les ménages et les commerces dans l'embarras, puisque beaucoup se sont déplacés jusqu'à la wilaya de Boumerdès pour chercher du pain. "J'ai dû me déplacer dans la wilaya de Boumerdès pour acheter du pain indispensable à mon activité de restaurateur", nous dit Ahmed, le gérant d'un fast-food. "À la place du pain, je vends la galette traditionnelle", souligne pour sa part, Rabah, gérant d'une alimentation générale. À noter que la grève des boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou a commencé, dimanche dernier, suivie d'un sit-in devant le siège de la wilaya. Elle est intervenue après plusieurs réunions tenues avec les autorités de wilaya, dont le wali et les responsables de la direction du commerce, mais en vain. Aucune solution n'a été trouvée localement. En effet, les autorités de wilaya ont estimé que les doléances des boulangers dépassent leurs prérogatives. Ils ont juste expliqué que ces revendications ont été transmises aux autorités centrales. De leur côté, les boulangers estiment que même si la farine est subventionnée par l'Etat, cela reste insuffisant. Et pour cause, les autres produits nécessaires à la fabrication du pain ont enregistré une nette augmentation, ce qui pénalise leur activité. "Et pour exemple, le prix de la levure est passé de 3500 DA à 4700 DA", a affirmé le représentant des boulangers Samir Bouziane. "C'est aux autorités de solutionner nos problèmes, car à ce rythme, notre métier est condamné à disparaître", a-t-il mis en garde, tout en affirmant que de nombreux boulangers ont déjà fermé leur commerce, car, ils ont fait faillite.