Le secteur des assurances, qui devrait être l'un des leviers majeurs du financement de l'économie, "a besoin d'un véritable électrochoc pour, enfin, voir ses acteurs faire dans l'innovation et, surtout, (r)établir l'impérative confiance avec les assurés et les assurables, sans lesquels aucun réel développement n'est possible". C'est ce que relève Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire du Conseil national des assurances, dans un éditorial publié dans le dernier numéro de la Revue de l'Assurance. Le marché national des assurances, certes l'un des secteurs les plus résilients face à la double crise financière et sanitaire, enregistre un chiffre d'affaires global (0,7% du PIB) "moindre que les envois de fonds vers le pays par la communauté algérienne établie à l'étranger, ces derniers étant de près de 1,8 milliard de dollars, en 2021, selon les estimations de la Banque mondiale, soit 1,1% du PIB national", a fait remarquer Abdelhakim Benbouabdellah. Selon ce dernier, "les pouvoirs publics ont pris conscience depuis longtemps de l'impératif pour les assureurs de communiquer, de sensibiliser et de vulgariser, afin que le marché national des assurances puisse être admis, véritablement, en locomotive économique". Pour le secrétaire du CNA, "il ne faudra plus que l'assurable reste indéfiniment confiné dans le potentiel, alors qu'il y a moyen de le voir comptabilisé, non seulement dans le chiffre d'affaires des assurances, mais, aussi et surtout, dans le financement de l'économie". La Revue de l'Assurance, éditée par le Conseil national des assurances, a consacré un dossier aux assurances obligatoires, en se demandant s'il faudra élargir la couverture des assurances obligatoires. Le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Youcef Benmicia, a fait état d'une faible pénétration de l'assurance contre les effets de catastrophes naturelles (Cat-Nat), malgré son caractère obligatoire. Selon le président de l'UAR, 12% seulement des biens immobiliers détenus par les particuliers sont couverts actuellement par l'assurance Cat-Nat en Algérie. "Pour mettre fin au non-respect du caractère obligatoire de cette assurance par la quasi-totalité des ménages, des commerçants et des entrepreneurs, des groupes de travail de I'UAR et de la Compagnie centrale de réassurance (CCR) sont en train de revoir la réglementation encadrant le système d'assurance Cat-Nat et conduire via le nouveau dispositif institutionnel à favoriser la généralisation de la souscription à ce type d'assurance", est-il indiqué dans un article publié dans la Revue de l'Assurance. Dans leur contribution, Luc Bigel (avocat aux barreaux de Paris et du Québec, conseil et membre de DLA Piper France LLP) et Hamza Akli (avocat à la cour, senior associate et membre de DLA Piper France LL) estiment que le développement de la culture assurantielle algérienne ira de pair avec une redéfinition du rôle de l'Etat.