L'absence de précipitations qui dure depuis maintenant plus de deux mois n'ayant pas manqué d'affecter les zones de pâturage et les terres de parcours, il est devenu indispensable de nourrir à l'orge le cheptel ovin et bovin, des charges qui viennent s'ajouter aux autres frais supportés par les éleveurs pour sauvegarder leurs troupeaux. Même s'il est tôt de parler de sécheresse, selon les déclarations des responsables de l'Office national de la météorologie, il n'en demeure pas moins que le déficit pluviométrique a contraint les éleveurs de la région à solliciter les pouvoirs publics pour leur venir en aide en mettant à leur disposition les quantités d'orge nécessaires à leurs besoins et à lutter sans merci contre la spéculation sur ce produit. Et c'est, d'ailleurs, dans le but de venir en aide aux éleveurs que la direction de la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) de Berrouaghia a commencé à livrer l'orge aux intéressés depuis dimanche dernier à travers trois sites où sont localisées ses unités de distribution de la zone steppique, à savoir Chellalat El-Adhaoura, Aïn Boucif et Moudjebeur. Ainsi, afin d'atténuer l'impact négatif du manque de pâturages, un programme de distribution de l'orge au niveau des unités de la CCLS a été mis en place, conformément à un calendrier établi par la direction des services agricoles de la wilaya de Médéa après "étude des listes des éleveurs établies par une commission mise en place à cet effet" pour "la préservation de la ressource animale nationale". Dans ce cadre, l'opération de livraison de l'orge concerne un cheptel estimé à 198 000 têtes réparties à travers 20 communes et 6 daïras de région steppique, une opération qui sera élargie dans les prochains jours aux élevages équins de la wilaya, est-il précisé dans un communiqué de la DSA de Médéa. Il faut noter que le lancement de l'opération de distribution de l'orge, qui a pris quelque retard, a eu pour conséquence des pertes pour les éleveurs, comme expliqué par Hadj Mihoubi, président de la filière céréales, selon qui "l'urgence de l'approvisionnement des éleveurs s'est fait sentir depuis plusieurs semaines. De nombreux éleveurs ont enregistré des pertes de brebis, d'agneaux et de chèvres, faute de nourriture". Et que pour éviter les dysfonctionnements dans la répartition des quotas, "la quantité livrée à chaque éleveur dépend du nombre de têtes vaccinées, un indicateur retenu dans l'opération de distribution par les services de la DSA et de la Chambre d'agriculture".