Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 4,01% à 92,61 dollars, alors qu'à New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars reculait de 4,37% à 91,29 dollars. Les prix du pétrole s'inscrivaient en baisse marquée, hier, de plus de 4%, emportés par des signes de désescalade dans la crise ukrainienne, la Russie ayant annoncé le début d'un retrait de ses troupes massées à la frontière avec l'Ukraine. Vers 15H40 GMT le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 4,01% à 92,61 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars reculait de 4,37% à 91,29 dollars. Pour les deux références de l'or noir, il s'agissait de la plus importante baisse quotidienne depuis fin novembre 2021. Sous l'effet des tensions croissantes en Europe, mettant en cause la Russie 3e producteur mondial de pétrole (11,3 millions de barils par jour en janvier), le prix a atteint 98 dollars le baril vendredi dernier, du jamais vu depuis septembre 2014 a indiqué l'IFP Energies Nouvelles (Ifpen) dans son dernier « tableau de bord » sur les marchés pétroliers, publié lundi. « Le prix du pétrole devient un marqueur des désordres du monde qui font peser des risques sur l'approvisionnement futur » analyse l'institut de recherche français. La tension extrêmement forte sur le marché pétrolier s'explique par un ensemble de facteurs dont la baisse des stocks aux Etats-Unis la difficulté à atteindre les objectifs de production de l'OPEP+ et bien sûr le contexte géopolitique, situation qui fait peser un doute sur l'offre future de pétrole. Cette incertitude intervient alors que l'OPEP fait le constat, dans son dernier rapport mensuel, de la nécessité d'augmenter son offre au cours de l'année. Dans son dernier rapport, l'OPEP considère que son niveau de production nécessaire pour équilibrer le marché1 devrait progresser tout au long de l'année dans des proportions très importantes à hauteur de 2 millions de barils par jour. La production devrait ainsi se situer à près de 30 millions de barils par jour, proche du niveau atteint au 1er trimestre 2019. « Les conclusions du rapport OPEP sont à l'évidence sources de pression pour le prix du pétrole dans le contexte d'instabilité actuelle » fait remarquer l'institut de recherche français. « Le choc sur les prix du pétrole résulte de cette confrontation entre fragilité géopolitique et nécessité éventuelle d'augmenter la production de l'OPEP et de la Russie dans les prochains mois » estime l'Ifpen. « Dans ce contexte, les facteurs de détente, comme la poursuite des négociations avec l'Iran ou la progression de l'offre américaine (environ 1 million de baril par jour prévu en 2022), pèsent peu pour modérer la hausse des prix. Les indicateurs statistiques montrent que les prix pourraient osciller entre 76 et 100 dollars le baril dans les prochaines semaines » prévoit l'institut de recherche français. L'atteinte de la borne basse, estime l'Ifpen, reste envisageable sous réserve d'une désescalade des tensions géopolitiques en particulier entre la Russie et l'Ukraine.