Partira, partira pas ? L'on sait que la démission du président de la JSK, Yazid Iarichen, annoncée le 10 février dernier à la fin du match-retard JSK-MCA, aura polarisé, ces derniers jours, l'actualité footballistique en Kabylie, mais aussi aux quatre coins de l'Algérie profonde. Et si le président de la JSK avait bel et bien martelé que sa décision était murement réfléchie et donc irrévocable, de nombreux observateurs pensaient alors que le boss kabyle avait décidé de jeter définitivement l'éponge. Mais voilà que certains de ses proches, à l'image de Djaffar Aït Mouloud, président du CSA/JSK et actionnaire majoritaire de la SSPA/JSK, estimaient que c'était plutôt un cri d'alarme lancé à chaud par le président pour exprimer son ras-le-bol et le marasme d'un club qui se débat dans une situation financière sans précédent et qui fait l'objet, selon les propres dires de Iarichen, d'un manque de considération de la part de la FAF et du MJS. Plus grave encore, le président Iarichen n'avait pas mâché ses mots en faisant état d'une grave injustice émanant de la part des pouvoirs, publics puisqu'il a regretté que certains clubs de l'élite profitent largement des deniers considérables de l'Etat, et ce, au moment où la JSK, qui a toujours honoré les couleurs nationales, n'a pas reçu le moindre centime. Ceci dit, on attendait patiemment l'éventuelle réapparition de Iarichen, dimanche passé lors de la présentation de la nouvelle recrue burkinabée, Liamine Ouattara, puis le lendemain, lundi, lors du dernier match-retard JSK-PAC, mais point de Iarichen à l'horizon. Et si l'on avait appris, en catimini, que certains dirigeants kabyles avaient repris langue avec leur président qui, aux dernières nouvelles, n'avait pas écarté la possibilité de revenir sur sa décision de démissionner de la présidence du club, voilà qu'une telle éventualité a fini par prendre forme depuis mercredi passé, où le président démissionnaire accompagné du président du CSA, Aït Mouloud, avait été reçu par le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, qui, aux dernières nouvelles l'aurait dissuadé de démissionner de son poste tout en lui promettant une aide financière de la part des autorités locales et la rénovation prochaine des installations sportives du stade du 1er-Novembre, notamment la pose d'un tartan neuf et d'un tableau électronique digne de ce nom. Par ailleurs, Yazid Iarichen accompagné par le manager du club Farouk Belkaïd, a même été reçu, cette semaine encore à la FAF pour s'inquiéter de la quote-part de la finale de la Coupe de la CAF jouée par la JSK au mois de juillet dernier et qui a été déjà versée depuis quelques mois déjà par la CAF. Certes, Iarichen a fait preuve d'un mutisme total depuis sa dernière apparition face à la presse le 10 février à la fin du match perdu contre le MCA et s'est refusé à toute déclaration cette semaine, mais tout porte à croire que le président de la JSK semble revenu à de meilleurs sentiments. En fait, le problème est de savoir si les quelques promesses de la wilaya, de l'APW et de l'APC de Tizi Ouzou pourraient combler le véritable gouffre financier dans lequel se trouve le prestigieux club du Djurdjura, et ce, au moment où de nombreux observateurs estiment que seul un parrainage du club par une société étatique ou, à la limite, l'ouverture urgent du capital de la SSPA pourrait permettre à la JSK d'entrevoir le bout du tunnel, encore que cette seconde éventualité fait malheureusement l'objet d'un véritable blocage de la part de certains "actionnaires à deux sous" – comme les appellent désormais les fans kabyles – qui refusent carrément de mettre la main à la poche tout en faisant de la SSPA/JSK une véritable chasse gardée. C'est dire que, à moins d'une grande bouée de sauvetage, l'avenir du club kabyle est réellement en danger. C'est peut-être là la teneur du cri d'alarme lancé par le président Iarichen par le biais d'une démission qui, apparemment... n'en est pas une !
Mohamed HAOUCHINE DERNIÈRE MINUTE Le président de la JSK renonce à sa démission ■ Le président de la JSK Yazid Iarichen a déclaré hier soir sur le site officiel du club kabyle qu'il renonçait officiellement à sa démission de la direction du club. Nous reviendrons sur ce sujet.