En matière d'exigences contenues dans le cahier des charges, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a évoqué, entre autres, l'obligation faite aux investisseurs de réaliser un taux d'intégration allant de 40 à 50%. Le projet "Solar 1 000 MW", est remis sur les rails. Déjà jeudi dernier, la Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems) a annoncé avoir remis le cahier des charges relatif au projet Solar 1 000 qui consiste en la réalisation de cinq centrales solaires photovoltaïques totalisant une capacité de 1 000 mégawatts. Hier, dans un entretien à l'APS, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane, a révélé que plus de 80 opérateurs ont retiré le cahier des charges, près de deux mois après le lancement de l'appel d'offres. Le ministre a indiqué que le cahier des charges relatif à l'appel d'offres lancé fin décembre 2021 pour la réalisation de stations d'énergie photovoltaïque, d'une capacité de 1 000 MW, a été libéré et retiré depuis jeudi dernier par plus de 80 industriels nationaux et étrangers intéressés d'investir dans ce secteur. Benattou Ziane a souligné que ce projet, qui, selon lui, constitue "une première expérience pour le pays", a reçu un écho "très favorable" de la part des investisseurs, tout en précisant que c'est la société Shaems, une société mixte entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz, qui est chargée de la gestion de ce projet. "La société Shaems a obtenu un mandat pour la gestion de ce programme de réalisation de stations d'énergie photovoltaïque d'une capacité de 1 000 MW en lots de 50 à 300 MW chacune. C'est une société entièrement autonome", a expliqué le ministre, assurant que les experts ayant travaillé sur le cahier des charges ont levé toutes les contraintes notamment sur le plan technique, technologique et financier pour permettre aux opérateurs concernés de présenter leurs offres. Selon le ministre, plusieurs experts ont participé à l'élaboration du cahier des charges, notamment ceux issus des Commissions de régulation de l'électricité et du gaz, des hydrocarbures, des groupes Sonelgaz et Sonatrach, mais également des cadres des ministères de l'Industrie, de l'Energie et des Mines ainsi que ceux de la Transition énergétique. "Nous avons tenu mettre à profit toutes les expériences acquises dans l'élaboration de ce modèle d'investissement pour réussir ce projet. Les délais observés dans le traitement de ce dossier sont dans l'intérêt des investisseurs", a fait observer le ministre. Pour rappel, le directeur général du Cluster énergie solaire, Boukhalfa Yaïci, avait appelé, récemment, à la libération du cahier des charges, relatif à l'appel d'offres du projet "Solar 1 000". Les exigences contenues dans le cahier des charges En matière d'exigences contenues dans le cahier des charges, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a évoqué, entre autres, l'obligation faite aux investisseurs de réaliser des stations avec le respect d'un taux d'intégration allant de 40 à 50%, précisant que "toutes les composantes nécessaires à l'installation d'une unité photovoltaïque sont disponibles et fabriquées localement". Il s'agit principalement, selon le ministre, de huit (8) composants essentiels identifiés dans la mise en place d'une station et qui sont disponibles au niveau local. "Nous enregistrons un manque en matière de production de cellules photovoltaïques, mais ce projet est pris en charge et nous devons assurer dans quelques mois une production de ces cellules avec un taux de 100%", a-t-il indiqué. S'agissant du financement, il sera fait appel au modèle de "Project finance" imposant à l'investisseur de ramener ses propres financements, a expliqué le ministre. Ce financement se concrétisera, a-t-il ajouté, dans le cadre de la constitution d'une société de projet dont le capital sera détenu à 66% par l'investisseur et les 34% répartis entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz. Ce montage financier permet, selon Benattou Ziane aux entreprises publiques d'avoir "une vision et un suivi de l'évolution du projet et de constituer une minorité bloquante au cas où l'investisseur souhaiterait se retirer". Le ministre a assuré que les experts en charge de ce projet ont "beaucoup" travaillé sur les aspects technologiques et techniques afin d'assurer une rentabilité notamment quant au choix des composants (cellules photovoltaïques, les onduleurs et autres éléments). "La création d'un environnement économique favorable à ce type d'investissement est assuré. La rentabilité financière du projet est également assurée et devra contribuer à économiser des quantités importantes de gaz naturel consommé au niveau national et de dégager des quantités supplémentaires à l'exportation", a-t-il fait remarquer en rappelant que le programme national des énergies renouvelables vise à installer 15 000 MW d'ici à 2035. "Grâce à ces projets, nous pouvons atteindre une production annuelle de plus de 2 000 GWh d'énergie électrique et d'économiser de 549 millions de mètres cubes de gaz. Nous pouvons aussi éviter l'émission de 1 million de tonnes de carbone (CO2)", a-t-il poursuivi. Le projet de réalisation des stations d'énergie photovoltaïque "Solar 1 000 MW" concerne cinq wilayas, à savoir Béchar, Ouargla, El-Oued, Touggourt et Laghouat et devra contribuer à la création de plus de 5 000 emplois directs. L'énergie électrique qui sera produite à partir des stations sera injectée dans le réseau national, a assuré par ailleurs le ministre relevant que l'investisseur aura une relation commerciale avec Sonelgaz à travers sa filiale Sadeg ou avec l'opérateur système. "Nous avons aussi exigé des investisseurs de nous proposer le prix le plus bas possible par kilowattheure", a dit, en outre, le ministre en s'engageant à veiller sur le respect de cette exigence. Quant aux délais de traitement des offres techniques, une période de quatre mois a été fixée avant de procéder à l'ouverture des plis, a-t-il fait savoir, assurant que six mois suffisent pour installer une station photovoltaïque.