En butte à d'énormes difficultés financières, l'entreprise MBA n'a, semble-t-il, que deux issues : un plan de redressement ou une privatisation. La première chose que tient à préciser le PDG de l'entreprise MBA (Menuiserie, Bois, Aluminium), qui emploie 160 travailleurs, est que l'entreprise ne s'apprête pas à faire un dépôt de bilan. Il n'a jamais été question de cette option, car la loi est claire à ce sujet, dit-il. Le dépôt de bilan ne peut se concevoir que si une entreprise consomme les 75% de son capital, tel que le stipule le code du commerce. Il est vrai, concède-t-il, que la situation financière que vit MBA est loin d'être reluisante. Cela se résume à toutes les difficultés que connaissent beaucoup d'entreprises publiques que la privatisation guette. Toutefois, ajoute-t-il, pour pouvoir relancer l'activité économique de l'entreprise qui ne fonctionne en ce moment qu'à 20% de ses capacités, des dossiers ont été faits adressés à la direction générale de la banque à Alger pour l'ouverture de lignes de crédits (ligne aval) pour permettre à la MBA de s'approvisionner auprès des fournisseurs. De plus, des factures que détient MBA seront engagées auprès de la BNA de Boghni (ligne ASF : avances sur factures). 70% de ces factures seront versées à l'entreprise. Une fois que les clients ont honoré leurs créances, les 30% restant seront alors récupérés. Pour cela, un accord de principe a été retenu, selon les dires du PDG. Rappelons que l'entreprise MBA, située dans la commune de Mechtras (daïra de Boghni), est une filiale créée en 1998 après la restructuration de l'entreprise mère, l'Entreprise nationale de menuiserie générale et préfabriqué. La source de tous les problèmes de MBA, explique le PDG, vient du transfert de l'endettement de l'entreprise mère vers les filiales nouvellement créées avec, pour chacune d'elles, une quote-part. Celle-ci s'élevait en ce qui concerne la MBA, à 28 milliards de centimes. Ce passif hérité a généré une situation financière difficile à gérer. Pendant longtemps, la BNA, pour pouvoir récupérer ses créances, recourait à des ponctions d'environ 50% sur toutes les recettes de MBA. Vu les difficultés financières auxquelles était alors confrontée l'entreprise, la BNA a décidé de geler cette ponction durant 3 ans (de 2003 à 2005). Cette formule, qui va reprendre en 2006, est une perspective douloureuse. Tout cela a engendré des situations de dettes envers la Cnas et les impôts principalement. A l'heure actuelle, le compte bancaire de la MBA se trouve bloqué par la Cnas par mesure cœrcitive, en vue de recouvrer une dette qu'elle détient d'un montant de 2 milliards 400 millions, reconnaît notre interlocuteur. Ces difficultés financières auxquelles fait face la MBA induisent une situation sociale des plus préoccupantes pour les 160 travailleurs. En 6 mois, nous explique le PDG, de mai à octobre, 562 millions d'avances sur salaires ont été seulement versées aux travailleurs. Ce qui représente, indique-t-il, environ 30% de leur salaire, sur un total de 1 milliard 800 millions. Pour sortir de ce marasme, le PDG énumère les formes d'aides que tente d'apporter le groupe Wood Manufactures et qui consistent en la prospection de marchés susceptibles de faire redémarrer les capacités de production de l'entreprise. A cet effet, un accord cadre a été conclu avec l'UGTA qui prévoit l'octroi du marché à MBA de tout ce qui a trait à la boiserie, aluminium, pour le programme FNPOS de 1 700 logements dans les wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira. Le PDG rappelle que le groupe Wood Manufactures n'a pas lâché la MBA, l'entreprise dispose de tous les moyens humains et matériels pour pouvoir redécoller pour peu qu'elle soit renflouée financièrement. L'effacement des dettes partielles ou totales n'a pas été évoqué. La MBA vise la DLEP, l'OPGI et tous les services de la wilaya en mesure d'intéresser l'entreprise par l'octroi de marchés par des soumissions pour lesquelles elle se sent exclue en ce moment, car confiées à des privés ne possédant pas la qualification nécessaire. MBA dispose d'un savoir-faire incontestable. Elle n'a pas à se confiner à un rôle de sous-traitant. Si un plan de charge est décroché, c'est la survie de l'entreprise qui est assurée, sinon la privatisation est une éventualité certaine. Kaci B.