Résumé : Alors qu'il s'était arrêté pour faire le plein de carburant, Samir constate à son retour que Mordjana n'est plus dans le véhicule. Il la retrouve en compagnie d'un petit enfant à qui elle s'adresse maternellement. Soudain, la maman de ce dernier surgit et, paniquée de ne pas voir son fils auprès d'elle, se met à crier son nom. Samir la rassure. Il jette un regard accusateur à Mordjana qui tient toujours le petit garçon par les épaules et juge opportun de lancer à la jeune femme : - Il est avec nous, votre petit. Ne vous inquiétez pas, madame. - Oh ! Dieu soit loué. Je pensais qu'il avait traversé la route. Il est un peu turbulent ces derniers temps. - C'est tout à fait normal pour un enfant de son âge. Mordjana consent enfin à se relever à la vue de la maman de Khaled et détourne son regard de cette dernière. A-t-on idée de la séparer de cet ange qui est tout bonnement venu vers elle dès qu'il l'a aperçue ? Samir la tire par le bras. - Allez, Mordjana, nous devrions reprendre la route. Si tu es fatiguée nous nous arrêterons au prochain carrefour pour prendre le petit-déjeuner. Elle secoue la tête. - Non, je ne suis pas fatiguée. Je... j'aimerais... Les mots restent dans sa gorge. Samir comprend qu'elle aurait aimé garder l'enfant. Il soupire, avant de lancer : - Ce petit a rejoint sa mère, Mordjana. Elle était inquiète de ne pas le retrouver auprès d'elle à sa sortie du kiosque. - Elle l'avait abandonné. Il est tout simplement venu vers moi. - Il te prenait peut-être pour sa maman, avant de se rendre compte qu'il faisait erreur. Mordjana se mord les lèvres et remonte dans la voiture. Samir démarre. - Je t'ai laissée endormie. - Oui. Je dormais, mais je me suis réveillée alors que tu refermais la porte du véhicule. Elle se tait et se mord encore les lèvres, avant de poursuivre : - Tu étais outré de me voir avec ce petit. Samir fronce les sourcils. - Outré ? Mais non. Je sentais que tu appréciais la présence de cet enfant. - Alors pourquoi voulais-tu que je le rende à sa mère ? Pris au dépourvu par cette question qui le désarçonne, Samir se tourne vivement vers sa femme. - Tu te rends compte de ce que tu dis, Mordjana ? Tu voulais garder cet enfant ? Elle déglutit. - Heu... je me disais que si ses parents ne se manifestent pas, nous... - Non ! Je n'en crois pas mes oreilles. Tu voulais prendre ce gosse ? Elle pousse un soupir. - Si seulement cela m'était possible. Samir se déporte sur le côté de la route et arrête son véhicule. - Je ne te reconnais plus, Mordjana. Tu voulais prendre cet enfant ! Tu te rends compte de ce que tu avances ? Tu voulais kidnapper ce petit ? Elle hausse les épaules. - Au point où j'en suis, je n'ai plus rien à craindre. Samir se donne une tape sur la tête pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. - Ce n'est pas possible. C'est incroyable. Mordjana passe la langue sur ses lèvres sèches, avant de lancer : - Ne t'inquiète pas. Je ne suis pas aussi inconsciente que tu le penses. Ce petit est adorable. Je me disais que ses parents l'avaient oublié là. - Les parents n'oublient jamais leurs enfants. Jamais. Elle hausse les épaules. - Bof ! Les miens nous oubliaient pourtant. - Tu reviens sur ton passé ? Non. Tes parents ne vous oubliaient pas. Ils étaient juste irresponsables. Ce qui ne les a pas empêchés de vous garder tous sous le même toit jusqu'à l'âge adulte. Ne mélange pas les choux et les navets, Mordjana. Elle hausse encore les épaules. - Tu te mets dans tous tes états, Samir. Même si je voulais garder ce gosse, tu m'en aurais empêché. Ce n'est pas la peine d'aller plus loin. - Bien entendu, petite folle. Tu imagines un peu les poursuites et les inculpations qu'on récolterait ? Elle s'étire et se laisse aller sur son siège, avant de répondre : - Des enfants disparaissent tous les jours, sans qu'on retrouve leur trace. Alors, un de plus ou de moins. à suivre [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.