Le chef du parti travailliste israélien, Amir Peretz, a menacé de soutenir mercredi dernier au Parlement une proposition de loi de l'opposition pour sa dissolution, s'il ne pouvait auparavant convenir avec le Premier ministre Ariel Sharon d'une date pour des élections anticipées. “Je n'ai pas l'intention de laisser Sharon jouer sur la scène politique comme s'il s'agissait de sa chasse gardée. Avec tout le respect que je lui dois cette époque est révolue”, a déclaré M. Peretz dont les propos sont rapportés, hier, par les médias israéliens. “Mercredi, le député Zevoulon Orlev, Parti national religieux, doit soumettre à la Knesset une proposition de loi pour la dissolution de la Chambre. Je lui ai demandé de coordonner sa démarche avec moi et il a accepté”, a-t-il ajouté. “Sharon a reporté à jeudi ma rencontre avec lui qui était prévue dimanche. Il s'agit d'une décision irresponsable, car le parti travailliste entend quitter la coalition gouvernementale, et il vaut mieux que cela se fasse de façon coordonnée”, a-t-il poursuivi. M. Peretz, selon les commentateurs, craint qu'en ayant reporté son rendez-vous avec lui de dimanche à jeudi, M. Sharon veuille gagner du temps et enrayer ainsi “l'effet Amir Peretz” sur la scène politique, son élection surprise jeudi face à Shimon Pérès, figure historique du parti, ayant créé chez les travaillistes l'espoir d'un retour au pouvoir. Si la proposition de loi du PNR pour la dissolution de la Chambre ne recueille pas une majorité mercredi, il ne sera plus possible, en effet, de la soumettre à nouveau avant six mois, selon la loi. La législature actuelle s'achève normalement en novembre 2006.