L'artiste peintre Douadi Nacer-Eddine expose jusqu'au 18 mars à la galerie Mustapha-Kateb ses toiles à vocation mémorielle et desquelles s'esquisse la nostalgie d'un passé douloureux. Les murs de la galerie d'art Mustapha-Kateb (1920-1989) de l'établissement Arts et Culture portent à leurs pitons des toiles à vocation mémorielle qui nous révèlent, chacun dans son thème, d'autres actes de l'Algérie meurtrie, voire de l'humanité endeuillée. Pour chaque pan de ces murs, se cloue l'aide-mémoire ou le synopsis d'un feuillet frappé du sceau pédagogique. Mieux, et dès l'entrée il y a à l'accueil de l'expo le "profil" de "l'autoportrait" de la gracieuse "Gaïa" qui invoque la fraîcheur de nos Aurès, ainsi que des toiles à l'effigie de la Jeune Femme kabyle et de L'Algéroise, d'après l'impressionniste français Pierre-Auguste Renoir dit Auguste Renoir (1841-1919). L'idée à l'indice du souvenir mémorial est l'œuvre de l'artiste peintre Douadi Nacer-Eddine, qui opère ainsi son come-back à la galerie de l'ancien "Maghreb" d'Alger, où le filon de ses inédits est dédié à l'art dit "orientaliste" et qui se poinçonne à l'estampille de nuances dites chaudes. Notamment les couleurs qui se rangent au même milieu du cercle chromatique, dont l'incandescent rouge, l'orange et l'ambré tirent du jaune qui exaltent de plus belle les scènes suggestives de harem, de chasse et de combat. D'où l'intitulé "Influences" de l'exposition qui est en liaison avec la nostalgie d'un passé certes douloureux, mais si riche des thèmes nés de l'étroite vision des temps dits faussement primitifs que l'Occident se faisait pour l'Orient. Dans cet ordre d'idée, le vernissage qui a eu lieu le 26 février dernier a tout l'air d'un "f'nar" (falot), d'où se réverbère l'inspiration de l'artiste et lui suggère d'aller aussi sur l'itinéraire d'un aîné ou d'une égérie. C'en est ainsi depuis l'ocre rouge des peintures rupestres, où l'homme subissait l'hégémonie des choses, ainsi que la suprématie intentionnelle des couleurs. Et le guide de l'artiste peintre Douadi Nacer-Eddine s'esquisse pour la circonstance des pinceaux des orientalistes auxquels ce professeur de l'Ecole régionale des Beaux-Arts de Batna s'ingénie à donner un autre souffle de vie qui soit différent de l'époque archaïque de la colonisation française. À la suite de quoi, Dame Nature et les choses de la vie insufflent l'once d'humanisme à la palette de notre interlocuteur, qui a à cœur d'humaniser l'irascibilité que reflètent la toile La Chasse au lion mais aussi celles qui narrent les annales de l'hostilité des scènes de guerre (1840-1841) lors de la conquête d'El-Djazaïr par l'artiste peintre Emile-Jean Horace Vernet (1789-1863). Certes qu'à l'admiration de Femmes d'Alger d'Eugène Delacroix (1798-1863) il s'en exhale encore du tableau la présence de benjoin, du narguilé et d'appartements qui recèlent des sous-entendus charnels, mais que l'artiste peintre Douadi Nacer-Eddine tente d'extraire du joug de l'exotisme et de la féodalité. À cet égard, l'acte de l'artiste est également un défi de se réapproprier ce feuilleton pictural où la violence des batailles entre belligérants doit s'intégrer dans la résistance d'un peuple opprimé durant la longue nuit noire du 14 juin 1830 à La Casbah d'Alger. Dans cet ordre d'idée, le rayonnement culturel est l'outil qui renseigne de la "fluidité" de l'influence d'une société sur une autre. Dans ce cas, l'art est aussi une "composition" ou les "jumelles" qui témoignent de ce désir de déceler ce qu'il y a de positif dans l'art d'autrui, mais jamais dans la colonisation. Qu'on se le dise. Alors, et si le cœur vous en dit, allez-y voir l'expo, qui s'étalera jusqu'au 18 mars, avec le "déluge" de beauté de "Jeunes filles", mais aussi de "la Baigneuse" .