Avec l'entrée en production de deux nouvelles stations de dessalement, celle de Beni Saf et celle de Cap-Blanc, la ville d'El Bahia sera sécurisée. Incontestablement, la mise en service de la station de dessalement de l'eau de mer, Kahrama d'Arzew, a grandement soulagé la direction de l'ADE qui, dès le mois de mai, avait pris ses précautions avec un programme de distribution drastique de 1j/2 et 1j/3 pour certains quartiers de la ville. En effet, déjà à ce moment, le lourd déficit en pluviométrie au niveau de l'Ouest inquiétait les pouvoirs publics qui redoutaient la poursuite de la sécheresse d'ici le mois de décembre. Le programme de restriction adopté dans ce sens a permis durant l'été d'offrir aux Oranais quelque 120 000 m3/j alors que les besoins sont estimés à 350 000 m3/j. Aujourd'hui, au niveau du ministère des Ressources en eau, nous apprenons que la situation est, certes, difficile, mais que l'on ne peut parler de crise de l'eau. Le chargé de la communication explique que l'entrée en service de Kahrama, qui produira 90 000 m3/j à la fin du mois, plus les stations monobloc de Bousfer qui produisent pour l'heure 5 000 m3/j, assurant l'alimentation en eau de la corniche, ainsi que les nombreux forages qui ont été effectués dans la wilaya permettent des apports supplémentaires non négligeables. “D'ailleurs, vous avez des quartiers qui ont de l'eau 1j/2 et même H24…”, dira-t-il. Et de poursuivre sur l'état des barrages de l'Ouest : “Le déficit en pluviométrie est important, essentiellement à l'Ouest. La plupart des barrages de cette région n'ont un taux de remplissage que de 15,64%. Mais il faut savoir que 70% des retenues d'eau dans les barrages sont utilisés pour l'agriculture, seuls 30% servent à l'AEP…” Notre interlocuteur signale encore qu'après avoir été prudent dès janvier 2005 en instaurant un programme de distribution qui devait s'étaler jusqu'en décembre 2005, la ville d'Oran sera définitivement sécurisée en 2007 avec l'entrée en production des deux nouvelles stations de dessalement, celle de Beni Saf d'une capacité de 150 000 m3/j et celle de Cap-Blanc. Déjà l'ADE d'Oran ne reçoit plus d'eau en provenance du triplexe de l'Ouest, seuls les barrages de Sidi Abdelli et Gargar alimentent l'agglomération oranaise. Comme quoi le choix stratégique du dessalement, certes coûteux, était la seule solution, du moins pour l'Ouest, qui est frappé depuis des années par la sécheresse. Pour l'heure, Oran a à sa disposition quelque 200 000 m3/j d'eau potable dans l'attente encore d'une troisième station monobloc à Aïn El Turck d'une capacité de 10 000 m3/j, sans oublier les 20 000 m3/j de la station de déminéralisation de Bredeha. Les Oranais n'ont jamais vu autant d'eau couler dans leur robinet, ce n'est pas pour autant qu'ils vont se laisser griser par cette nouvelle. F. BOUMEDIÈNE