L'ambitieux programme de dessalement de l'eau de mer lancé par les pouvoirs publics pour faire face à la demande nationale en eau potable, vient de se renforcer par la signature, hier, du package contractuel du projet de dessalement de Fouka. D'une capacité de 120 000 m3/j pour un montant global de 180 millions de dollars, la réalisation de ce projet dans la wilaya de Tipasa a été attribuée au consortium SNC Lavalin (Canada) et Acciona (Espagne) lors de l'ouverture commerciale des offres en octobre 2005. Il est à rappeler qu'un accord d'association a été signé en mai dernier entre Algerian Energy Compagny (AEC) et Algerie Water Investment S.L (détenue à 50% par SNC Lavalin et à 50% par Acciona), donnant ainsi naissance à la société de projet Miyah Tipaza s.p.a dans laquelle AEC est partenaire à 49%. Par ailleurs, le financement de l'investissement du projet est assuré à hauteur de 80% par le recours à des financements locaux (CPA chef de file) et les 20% restants par les fonds propres. Ainsi, le modèle de financement utilisé dans ce genre d'opération est le Project Financing. Il consiste à financer le projet par des prêts bancaires remboursables grâce aux revenus générés par la revente de l'eau dessalée. Ce sont ces revenus qui garantissent les crédits contractés auprès des banques. Au même titre que les autres usines, déjà lancées, celle de Fouka sera réalisée, suivant la formule BOO (Acheter, posséder, exploiter). Ce qui signifie la conception, la réalisation et l'exploitation de l'usine sont à la charge de l'investisseur pendant le temps de la concession accordée par l'Etat soit 25 ans. Et comme dans tous les autres projets de dessalement de l'eau de mer, c'est le groupe Sonatrach qui achètera l'eau dessalée de Fouka avant de la céder à l'ADE qui la vendra à son tour au consommateur final. Avec le lancement de cette usine de Fouka, 8e des 13 projets prévus, le programme de dessalement de l'eau de mer s'achemine vers sa total concrétisation. Achevé, ce programme permettra d'assurer un volume de 2,3 millions de m3/jour. A ce stade, il reste encore cinq projets, actuellement au stade de l'étude des offres dont celui de Mactaa (Oran) d'une capacité de 500 000 m3/jour, ce qui représente l'une des plus grandes usines de dessalement au monde, si ce n'est la plus grande. L'usine de Mactaa s'ajoute à d'autres projets, à savoir celui de Oued Sebt, dans la wilaya de Tipasa, Ténes à Chlef, Souk Tlata à Tlemcen et l'usine d'El-Tarf. Il convient de rappeler que la première usine de dessalement de l'eau de mer est opérationnelle depuis février 2006. Il s'agit de l'usine de Kahrama d'Arzew qui a une capacité globale de production d'eau de 90 000 m3/j. par ailleurs, l'entrée en service de la station de dessalement du Hamma est prévue pour la fin de cette année. Sa capacité de production journalière est de 200.000 m3 correspondant à 30 % de la consommation actuelle d'eau potable dans l'agglomération algéroise. Pour ce qui est des autres projets, l'usine de Skikda est attendue pour mars 2008 de même que celle de Béni Saf qui entrera en service en août 2008. Concernant les usines de Honeine, Mostaganem et Cap Djinet dont les packages contractuels ont été signés en mai 2007 pour la première et en juillet pour les deux autres, leur réalisation est en cours.