Bien que le responsable du Centre national de l'informatique et des statistiques précise qu'il est difficile de parler d'évaluation sur une période aussi courte de deux mois, l'entrée en vigueur de l'accord d'association remontant au 1er septembre, il livrera néanmoins des données d'évaluation importantes, lors d'un séminaire organisé ce mardi à la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO). En effet, depuis le 1er septembre, les concessions douanières immédiates ont touché une liste de 2 076 produits industriels, les 107 produits relevant du contingent tarifaire (les quotas), les produits du protocole 5 (produits agricoles de transformation) et 4 produits de pêche. Pour les 2 076 produits industriels, le montant des importations sur la période s'étalant du 1er septembre au 7 novembre s'élève à 285 millions de dollars ; pour les 107 produits du contingent le montant est de 231 millions de dollars ; pour le protocole 4 0,7 million de dollars et le protocole 5 20 millions de dollars, soit un total de 537 millions de dollars. Cette somme représente 34,62% de la valeur totale des importations en provenance de l'UE, soit 1,555 millions de dollars toujours sur la période qui nous intéresse. Plus loin, l'orateur expliquera encore que dans la liste des produits immédiatement concernés par l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE, il s'avère que 42 produits du contingent tarifaire n'ont pas été sollicités à ce jour (les cheveux, les fruits frais, la viande, etc.), ce qui représente un taux de non-observation de 39,25%. 39 produits ont vu leur quota déjà épuisé comme la bière, le sucre, la margarine, etc. et 26 produits ont leur quota épuisé à 50%. Durant son exposé, le directeur du Cnis a encore abordé le fonctionnement du système informatique qui permet aux douanes d'évaluer l'accord d'association et de le gérer. Or, l'un des problèmes qui se posera souvent est celui des pannes du réseau des P et T. En 2004, le taux de panne relevé sur ce réseau atteignait 70%. Ce qui constitue une contrainte pour le fonctionnement des douanes, notamment dans le traitement des déclarations qui doivent être enregistrées dans l'instant au niveau central et qui se font surtout selon le principe “premier arrivé premier servi” (Fifo). Durant ce séminaire, le représentant de la direction générale des douanes a, dans une communication de vulgarisation de l'accord, annoncé que la liste des exportateurs agréés par les Douanes algériennes, c'est-à-dire ceux qui n'auront pas à fournir le document UR1 qui est un certificat d'origine, n'a pas encore été établie. Cela devrait se faire dans les mois à venir en concertation avec la Commission européenne. Mais là aussi il y aura des critères stricts pour pouvoir réclamer cet agrément. Si la durée de deux mois est courte pour évaluer les impacts de l'accord sur le commerce extérieur, il faudra encore aussi de long smois pour évaluer précisément l'impact sur les entreprises algériennes et l'emploi. D'ailleurs, l'un des participants au séminaire a souhaité, lors des débats, que les importations des produits du contingent soient réservées uniquement aux industries de transformation ; ce qui leur permettrait de réduire leur coût de production et donc de rester malgré tout compétitives sur le marché national. F. Boumediene