Si la situation épidémiologique s'est fortement améliorée, avec une décrue de la pandémie entamée dès la deuxième semaine de février, la vigilance doit rester de mise, assurent les spécialistes. Pour la première fois depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19, en mars 2020, l'Algérie n'a enregistré aucun décès. Vendredi, le bilan de santé quotidien communiqué par le ministre de la Santé relève 25 nouvelles contaminations et zéro décès. Aussi, 33 wilayas n'ont recensé aucun cas durant les dernières 24 heures, de jeudi à vendredi, alors que 15 autres ont enregistré de 1 à 9 cas, selon toujours le ministère de la Santé. 11 patients sont actuellement en soins intensifs, note la même source. Depuis le début de la pandémie, l'Algérie a, par ailleurs, enregistré 265 391 contaminations. Le nombre de décès s'élève à 6 861, alors que celui des patients guéris est passé à 178 008, vendredi. Cette sensible amélioration de la situation épidémiologique est à mettre sur le compte du variant Omicron, selon l'avis de plusieurs spécialistes. Ne présentant pas de sévérité particulière, ce virus, qui nous vient de l'Afrique du Sud, est tout simplement considéré comme un vaccin naturel. En Algérie, il est détecté, pour la première fois, le 24 décembre 2021. Connu pour sa vitesse de propagation, ce virus est devenu prédominant dès la première semaine du mois de février 2022. Les spécialistes sont aujourd'hui unanimes, quant à la protection qu'il génère. Et c'est grâce à lui que l'Algérie a évité le pire, en janvier, alors que le variant Delta, réputé pour sa dangerosité, faisait rage, en pleine 4e vague. "Il n'y a aucun doute que l'amélioration de la situation sanitaire est rendue possible grâce au variant Omicron", affirme, pour Liberté, le Dr Idir Bitam, chercheur spécialiste des maladies transmissibles et pathologies tropicales émergentes. Pour lui, la propagation massive d'Omicron a évité au pays le pire. "C'est un vaccin naturel. Sa propagation extrêmement rapide a rendu possible une immunité collective dans notre pays", ajoute-t-il. Selon, le Dr Bitam, la majorité de la population algérienne est immunisée. "Même les enfants en bas âge, voire les bébés sont contaminés. Plus de 85% de la population est immunisée", assure-t-il. Une situation qui prête donc à l'optimisme. Mais peut-on, pour autant, parler de la fin de la pandémie ? Trop tôt pour le dire. Si la situation s'est fortement améliorée, avec une décrue de la pandémie entamée dès la deuxième semaine de février, la vigilance doit rester de mise, assurent encore les spécialistes. "Rien n'indique aujourd'hui une reprise, à la hausse, de la courbe des contaminations, mais en même temps, rien, à moyen terme, n'exclut cette hypothèse", estime le chercheur Bitam. Il explique que la protection que permet le variant Omicron (vaccin naturel) ne dure pas indéfiniment. "On peut dire que ce variant nous permettra de souffler pendant quelques mois. Environ trois ou quatre mois. Au-delà, l'immunité que procure Omicron diminue drastiquement. On peut alors être exposé au danger", explique-t-il. Et c'est pour cette raison, ajoute-t-il, qu'il faut continuer la vaccination, notamment pour les personnes fragiles et présentant des comorbidités. Un cap à maintenir donc, voire à renforcer, tant le spectre d'une recrudescence de la pandémie est encore là. Pour preuve, la Chine, premier foyer en 2020, du coronavirus, s'est vue cette semaine dans l'obligation de reconfiner plus de 9 millions de ses citoyens, dans la ville de Changchun, dans le nord-est du pays. Dans cette ville de 9 millions d'habitants, seule une personne par foyer est désormais autorisée à sortir, une fois tous les deux jours, pour assurer le ravitaillement, selon les médias locaux. Ce confinement est le plus important annoncé en Chine depuis celui de la métropole de Xi'an (Nord) et de ses 13 millions d'habitants à la fin de l'année dernière.