L'une des formations les plus en vue à boycotter le scrutin, le Mouvement démocratique et social (MDS), estime que les élections partielles prévues jeudi prochain en Kabylie risquent de consacrer “l'effronterie du pouvoir” et la recomposition autoritaire du champ politique. “La nature despotique du pouvoir se précise à travers ses interventions musclées là où les citoyens s'insurgent contre la hogra, les espaces démocratiques se réduisant de plus en plus, et les élections partielles risquent de consacrer l'effronterie du pouvoir et la recomposition autoritaire du champ politique par la victoire des organisations politiques qui agréent ses propres plans”, a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à Alger, le secrétaire général par intérim, M. Ali Hocine. Contrairement aux arguments avancés par les autorités, ces élections ne constitueront, dans le meilleur des cas, qu'un indicateur de l'évolution des rapports de force au sein du sérail, suggère le MDS. “Ces partielles se présentent comme un test en mesure de renseigner plus sur les perspectives politiques à venir pour le pays que sur les préoccupations des citoyens concernés directement”, a estimé Ali Hocine. Elles pourraient même consacrer, à ses yeux, une classe politique coupée de la société. “Ces élections pourraient être une nouvelle tentative du pouvoir de recomposer le champ politique tel qu'il le veut, aseptisé, sans aspérités. Consacrer l'existence d'une classe politique coupée de la société est parfaitement en phase avec les objectifs du pouvoir et son despotisme”, a-t-il ajouté. Autres arguments qui plaident, selon le MDS, pour le rejet de la consultation : les moyens énormes grâce à l'appui de l'administration, dont bénéficient les partis Etat, lesquels peuvent avec l'argent de la rente contrôler l'opération électorale de bout en bout, sans compter le reniement par le pouvoir de tous les autres droits dont celui de l'expression. Se basant sur un constat pessimiste de la situation politico-socio-économique du pays, le MDS estime que la mouvance démocratique est en mesure d'approfondir la réflexion pour constituer une alternative fiable à un régime condamné par l'histoire. KARIM K.