Pour le parti, l'Algérie va toujours de plus en plus mal. Le Mouvement démocratique et social (MDS), qui s'est réuni en conseil national jeudi dernier, a brossé un tableau critique de la situation politique du pays. Le parti de l'opposition est revenu sur tous les événements qui ont marqué l'année 2005 pour relever toutes les lacunes du système. Le conseil national estime, dans un communiqué parvenu à la rédaction, que l'Algérie va toujours de plus en plus mal et que «la société est accablée par la misère, le chômage, l'absence de soins, la dégradation du système de l'éducation, le désespoir de la jeunesse». Connu pour ses positions, le mouvement ne rate aucune occasion pour s'attaquer au pouvoir. Les libertés syndicales et d'expression sont systématiquement bafouées par le pouvoir, qui continue à instrumentaliser tous les «attributs», dit-il. Evoquant la question des élections partielles, il dira que celles- ci, dont la tenue est unanimement présentée comme un succès par une classe politique avide de statu quo, n'ont pas permis de dépasser la crise en Kabylie. Ces partielles, précise-t-il, ont été rapportées à un conflit avec le mouvement citoyen, plutôt qu'appréhendées comme abcès de fixation de la crise nationale. Preuve en est, argumente-t-il, les assemblées locales n'ont pas réglé définitivement la question de leur représentativité et les démocrates qui y ont participé ne se sont-ils pas fourvoyés dans un positionnement régionaliste sans pouvoir faire valoir un ancrage régional incontesté. La forte abstention de 70% marquant le scrutin du 24 novembre dernier, souligne, selon le MDS, la déception face à l'absence d'une initiative concertée des démocrates. Pour lui, la persistance de la contestation généralisée à travers les autres régions du pays est la conséquence de l'élection partielle. Le conseil national du MDS est allé plus loin dans son analyse pour relever le malaise au sein du pouvoir. «La tension institutionnelle politique, les manoeuvres d'appareil et les nouvelles pressions idéologiques qui découlent de la maladie du président et expriment les recompositions et les synthèses en cours, révèlent, indique-t-il, la vanité de vouloir contourner le fond de la crise de la nature de l'état en cherchant de fausses solutions qui s'écroulent les unes après les autres». Ce sont autant de preuves que la crise nationale n'est pas encore dénouée et qu'une dérive ultralibérale ne saurait en être la réponse. Sur la question du terrorisme, le MDS affirme que le redéploiement de l'islamisme à l'échelle internationale, la récente percée des Frères musulmans en Egypte et le retour des ultraconservateurs en Iran auront des retombées sur la situation du pays où l'islamisme poursuit sa stratégie de la tenaille par le regain du terrorisme et l'occupation rampante au sein des rouages du pouvoir pour peser sur les luttes en cours et tenter une nouvelle diversion. Devant une situation où l'opacité règne et où l'on essaie d'instituer de faux clivages, le MDS appelle les forces sociales et démocrates à faire preuve de vigilance et se battre pour cristalliser une large alternative républicaine et démocratique qui a considérablement mûri dans la société. Le MDS n'est pas du tout d'accord sur la question de la révision de la Constitution.