Pour les officiels, le programme de privatisations n'est pas remis en cause. “La privatisation est le meilleur moyen de sauver de la mort les entreprises publiques et de préserver l'emploi”, a souligné, hier, Hassani Abdelkrim, premier responsable de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) lors d'une rencontre, à l'hôtel mercure, avec une délégation des hommes d'affaires du Midi-Pyrénées. En déplorant les lenteurs dans la mise en œuvre des privatisations, M. Hassani, comme pour répondre à l'UGTA, trouve anormal “de rester passif devant la lente dégradation des entreprises publiques économiques”. Sur ce sujet, à en croire le directeur de l'investissement au niveau du ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement, M. Ababsa, le programme de privatisation, adopté récemment par le Conseil des ministres, n'est pas remis en cause. Selon lui, 320 entreprises déstructurées, en majorité des petites et moyennes entreprises, seront graduellement privatisées dans un délai de 18 mois. Chaque trois mois, un lot de 40 entreprises sera proposé à la vente. Le début du processus est prévu pour mars prochain. M. Ababsa a affirmé que des rencontres sont prévues en France, en Espagne et en Italie pour intéresser les opérateurs économiques de ces pays dans la reprise d'actifs de certaines entreprises, dans le cadre de la reconversion de la dette en prise de participation. Ababsa a, par ailleurs, indiqué que des consultations sont en cours avec des experts étrangers pour préparer l'entrée en bourse d'un certain nombre d'entreprises. Les opérateurs économiques de la région Midi-Pyrénées semblent intéressés par le montage d'opérations de partenariat avec leurs homologues de la Confédération des industriels et producteurs algériens. Certains évoquent même l'idée de délocalisation d'une partie de leur activité. C'est le cas d'une entreprise spécialisée dans l'aéronautique. M. Hadad, patron de cette entreprise, d'origine algérienne, se dit prêt à faire le pas, pour peu que les conditions le permettent. M. Hadad, en 1992 déjà, à l'occasion du Forum des investissements des hommes d'affaires résidant à l'étranger, était intéressé, “mais les choses n'ont pas évolué par la suite”, soutient-il. Aujourd'hui, selon lui les choses commencent à s'éclaircir. Jean-Claude Palomba, président du comité Midi-Pyrénées de la Chambre du commerce franco-arabe, parle de transfert de technologie et de sous-traitance. Pour lui, les entreprises françaises “ne doivent plus dire allons voir, mais plutôt nous devons faire”. Selon Jean-Claude Palomba, les conditions pour un véritable partenariat sont maintenant mises en place. Il cite la signature par l'Algérie de l'accord d'association, de la reconversion d'une partie de la dette, 61 millions d'euros, en prise de participation. Au sujet, d'ailleurs, de la reconversion de la dette, le président du comité Midi-Pyrénées de la Chambre de commerce franco-arabe, affirme attendre les modalités pratiques. Pour sa part, M. Ababsa, du ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement, souligne que la reprise d'un certain nombre d'actifs dormants, et ils sont nombreux selon lui, notamment dans le secteur de la mécanique, est possible dans l'immédiat. En tout état de cause, la délégation des hommes d'affaires de la région de Midi-Pyrénées, rencontrera, durant deux jours leurs homologues algériens. Les deux parties sont convaincues que des contrats et autres protocoles d'accords seront signés et que des ententes seront trouvées entre les deux parties. M. R.