Enfin, voilà M. Zerhouni qui revient de loin, à l'occasion des funérailles du maire de Si Mustapha, assassiné jeudi dernier devant son domicile, par un groupe armé, pour situer le terrorisme dans son vrai contexte en déclarant qu'il s'agit là d'”une guerre contre le peuple”. L'air ému, Zerhouni, le ministre de l'Intérieur qui était entouré des autorités locales et militaires de Boumerdès, n'a pas pu apparemment, contenir ses sentiments d'indignation et de consternation à l'égard d'un crime crapuleux qui n'est pas le premier malheureusement et probablement pas le dernier, fauchant la vie à un homme, père de cinq enfants, dont le seul tort est d'avoir choisi son camp. Mais ce que M. Zerhouni vient de découvrir subitement, le peuple le savait depuis plus d'une décennie, et l'enterrement du désormais ex-maire de Si Mustapha ne constitue pas la première opportunité où les citoyens ont clairement exprimé leur rejet du terrorisme à l'image de cette foule venue nombreuse jeter un dernier regard sur la dépouille de la victime. Mieux, cela signifie, et c'est ce qui n'aurait pas échappé à Zerhouni, un message de résistance que la population de Si Mustapha a pris soin de livrer au premier responsable de la sécurité publique. L'exemple de Hamid Hirèche, patriote de la première heure, est celui de tout un peuple qui a appris à se prendre en charge en dépit de tous les dangers, pour défendre la République, symbole de la dignité et de l'orgueil national. Le combat mené par des Algériens résolus à faire face, même au prix de leur vie, à la horde intégriste sanguinaire, n'a pas besoin d'être “divinisé” pour être justifié comme le font ceux qui tuent au nom de Dieu et de la religion. Si Hamid Hirèche était “aimé” par la population, c'est parce qu'il était l'homme aux grandes qualités, un patriote téméraire, un solitaire et un silencieux qui est mort exactement dans les mêmes conditions dans lesquelles il a vécu, après avoir tout prodigué au service de ses citoyens qui l'on vu presque une décennie durant, régner grâce à leur confiance à la tête de la municipalité de Si Mustapha. Cet homme, qui a vécu parmi et avec ses concitoyens, qu'il a défendus jusqu'à sa mort, s'est engagé sur tous les fronts pour le bien-être de la population et a préféré finir ses jours, victime du terrorisme islamiste sans jamais songer à l'abdication. Tout cela n'aurait pas été nécessaire à rappeler à la population de Si Mustapha, mais Zerhouni aurait dû expliquer à ces citoyens ce que l'Etat compte faire pour les protéger. Le silence du cimetière est aussi porteur d'un signal facilement décodable par M. Zerhouni, appelé à “faire quelque chose” afin que d'autres citoyens innocents n'aient pas un sort aussi triste que celui qu'on a réservé au P/APC de Si mustapha et aux milliers de victimes qui l'ont devancé. Néanmoins, tant que les sbires du GSPC et de “monsieur” Hattab sont certains de l'impunité que leur offre la concorde civile, en instance de mutation en concorde nationale, on peut s'attendre au pire, et c'est ce que l'on craint. R. H. ILS AVAIENT KIDNAPPE UNE FILLETTE DE 8 ANS Les ravisseurs arrêtés Les auteurs de l'enlèvement, mercredi dernier, d'une fillette de 8 ans à Meftah (wilaya de Blida), ont été arrêtés vendredi, a-t-on appris hier auprès de la sûreté de wilaya de Blida. Deux des ravisseurs ont été arrêtés à Bab Ezzouar tandis que le troisième a été appréhendé à Meftah. Ces arrestations ont été opérées en coordination avec les services de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger. Les auteurs de l'enlèvement, qui ont pris contact par téléphone avec la famille de la fillette, ont demandé une rançon de dix millions de dinars. La fillette avait été enlevée mercredi matin, sur le chemin de l'école. Elle a été retrouvée saine et sauve le lendemain dans une maison abandonnée, au lieudit haouch Bougandoura entre Larbaâ et les Eucalyptus, rappelle-t-on.