Les élections partielles en Kabylie sont une opportunité pour des partis politiques de s'introduire dans une région qu'ils n'ont pas pu conquérir dans le passé. Pour le parti des travailleurs, cette région revêt un caractère particulier. Elle est synonyme de l'unité nationale, Louisa Hanoune, porte-parole du PT, a bien compris l'enjeu et l'a bien souligné lors du meeting animé, hier, au niveau de la commune d'El-Esnam où son parti a présenté l'unique liste pour cette échéance électorale. Egale à elle-même, Hanoune a, tout au long de son intervention, développé les grandes lignes politiques de son parti. D'emblée, elle dénonça l'agression de son candidat par le maire sortant. “Ce geste n'est pas démocratique, car il ne tolère pas la présence d'idées et de programme contradictoire.” Connaissant les positions de cette région et son engagement dans le combat pour l'identité, elle réitère à plusieurs reprises la position de son parti pour l'officialisation de la langue amazigh. “J'étais la première à lever la main pour que tamazight devienne langue nationale, aujourd'hui nous appelons à son officialisation sans référendum, car il y va de l'unité nationale”. Pour lui donner les moyens nécessaires pour son développement, il faut généraliser son enseignement. “Elle est enseignée au niveau de 11 wilayas et nous demandons l'ouverture de postes budgétaires pour que son enseignement soit au niveau des 48 wilayas du pays et chaque algérien sera bilingue”. Pour les élections partielles, Hanoune était favorable aux élections nationales étant donné que beaucoup d'APC sont restées bloquées. “Il ne faut pas marginaliser une partie d'un pays.” Dans le même ordre d'idées, elle fustigea les partisans de la régionalisation qui affaiblit le pays déjà mis à genoux par la mondialisation. Et à leur tête les USA. “Ils veulent prendre nos richesses. Le projet de la privatisation du secteur des hydrocarbures est une catastrophe pour le pays car les exportations de ce secteur représentent les 2/3 de la trésorerie publique”. L'impérialisme joue la carte de la crise de Kabylie qu'il brandit à nos gouvernants afin de leur imposer ses conditions économiques. “Ils veulent faire sortir la police de la fonction publique et privatiser les entreprises publiques”. Parlant de la décennie noire “des seigneurs de la guerre avaient pris les richesses du pays et cherchent la privatisation des banques afin de blanchir leur argent par l'intermédiaire des firmes internationales”. Elle a appelé à un front démocratique pour défendre les intérêts de l'Algérie comme le Venezuela qui a tenu tête à la CIA. Enfin, elle a appelé à un vote en faveur de son parti : “nous, nous surveillons nos élus. En cas de nécessité, nous serons les premiers à les dénoncer comme nous l'avons fait aux indus occupants de l'hémicycle de l'APN.” A. DEBBACHE