Avec la réalisation de la station de dessalement de l'eau de mer, d'une capacité de production de 100 000 m3, Gouraya devra s'ériger en plaque tournante dans le développement économique et social de la région ouest de la wilaya de Tipaza, une région qui était livrée aux hordes criminelles durant les années 90. Un nombre important de jeunes de Gouraya et de ses environs avait rejoint les rangs des groupes terroristes pour échapper à la misère sociale et intellectuelle, à l'oisiveté et à l'indifférence des autorités locales. Ils sont toujours actifs. Malheureusement, beaucoup d'actes criminels et de sabotage avaient eu lieu dans cette partie de la wilaya de Tipaza, déjà sinistrée. L'extension du port de pêche de Gouraya, en cours de réalisation, aura été, en revanche, salutaire pour les jeunes de l'ouest de la wilaya. Les secteurs de la pêche et de l'agriculture devront constituer une locomotive pour le développement de cette zone. Le raccordement au gaz naturel des foyers de toute cette partie déshéritée de la wilaya de Tipaza aura lieu dès la mise en marche de la centrale électrique de Hadjret Ennous, prévue pour le 2e trimestre 2009, selon le directeur des mines et de l'industrie de la wilaya de Tipaza. Les difficultés dans les déplacements des populations des zones rurales de toute la daïra de Gouraya devront disparaître après la réalisation entière des axes routiers qui relieront les douars des communes de Meselmoune, d'Aghbal et de Gouraya aux douars des communes rurales des daïras de Damous, de Cherchell et de Sidi Amar. D'ailleurs, les aménagements des routes en zones de montagne, grâce à l'entreprise publique de ENIR de Chlef, qui opère au sein des massifs montagneux difficilement accessibles, en présence des éléments de l'ANP et de la garde communale, auront permis de relier la RN 11 aux douars Amarcha, Ichemayène, Laâzib, Zadra 1 et Zadra 2, Sid Ahmed Benyoucef, Béni Beri, Himda, Bouhriz, Hayouna et Les mines. Pour achever les tronçons qui restent à réaliser pour ce maillage routier dans les zones de montagnes à l'ouest de la wilaya, un apport financier de 365 millions de dinars est impératif. Désenclavement Dans certains endroits rocheux, le chapitre des terrassements avait nécessité la consommation de 50% de l'autorisation de programme (AP) alloué. Une enveloppe d'environ 1305 millions de dinars a été investie durant ces quatre dernières années pour désenclaver ces zones rurales et permettre aux populations de se déplacer moins péniblement. Le taux d'éclairage dans ces zones avoisine les 99%. Gouraya est l'unique daïra qui est arrivée à enregistrer un taux de construction de logements ruraux satisfaisant. Après avoir lancé tout son programme, compte tenu de la forte demande exprimée par les citoyens, l'autorité de wilaya a soustrait tous les chantiers qui n'ont pas encore démarré dans certaines daïras pour les affecter dans les communes rurales de la daïra de Gouraya, soit un total de 252 habitations rurales. Pour rappel, le programme inscrit pour cette daïra était initialement de 1600 logements ruraux. Sur un autre registre, il y a lieu de souligner que le secteur de l'agriculture a investi cette région de la wilaya, à travers un consistant programme de proximité de développement rural intégré (PPDRI) qui s'est avéré insuffisant en fin de compte. Les différentes formules initiées pour les jeunes sans emploi ont permis de créer, pour l'année 2008 seulement, un total de 1364 emplois à courte et moyenne durées. Au demeurant, Gouraya recèle des potentialités qui favorisent l'essor du secteur du tourisme (mer, plages, criques, forêts), mais qui ne sont pour le moment pas exploitées en raison des contraintes sécuritaires. L'aspect culturel et artisanal en déclin n'est pas pris en charge. L'achèvement au courant de l'année 2009 des travaux du centre culturel et de la bibliothèque communale de Gouraya aidera, sans doute, à la réhabilitation des activités culturelles dans cette région. Beaucoup de citoyens de l'ex-Gunugu demeurent attachés à leur région berbérophone et méditerranéenne à la fois, en dépit des années meurtrières qui l'avaient secouée. La multiplication des investissements dans les équipements publics tous azimuts pour tenter de faire sortir cette région du sous-développement devra atténuer la tension dans ce territoire autrefois délaissé.