Gendarmes et policiers ont procédé récemment à une série d'actions de “nettoyage” des quartiers où la délinquance multiforme a commencé à s'installer. Une centaine d'arrestations et un début de réflexion sur les causes d'un phénomène nouveau dans une ville réputée paisible jusqu'alors… Les forces combinées de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale de la wilaya de Souk Ahras ont procédé ces derniers jours à une série de descentes inopinées dans différents quartiers et en périphérie de la ville, chef-lieu de wilaya, où les actes de violence et d'atteinte aux mœurs étaient régulièrement signalés depuis le début de l'année. Une opération d'envergure à laquelle ont même été associés les fameux Groupes d'intervention rapide (GIR) de la gendarmerie, qui était ainsi sollicités pour la première fois dans cette ville réputée paisible. Selon le commandant de groupement de la Gendarmerie, qui a dirigé personnellement cette action de nettoyage, aux côtés du chef de laSûreté de wilaya, cette initiative a été couronnée de succès puisqu'elle a permis non seulement de neutraliser un grand nombre de délinquants mais aussi de délimiter de manière précise les endroits où la débauche sous toutes ses formes commençait à s'installer. Toujours selon cet officier, il y a eu au total une centaine d'interpellations et la saisie d'un lot important de bouteilles de boissons alcoolisées que des commerçants improvisés et peu scrupuleux écoulaient auprès des jeunes des quartiers ciblés. Des quantités de drogue ainsi que des armes blanches ont pu également être saisies sur une dizaine de personnes, des jeunes gens en majorité qui ont été immédiatement été arrêtés et présentés devant le procureur de la République. En tout, ce sont 38 personnes, parmi lesquelles figurent 5 individus recherchés, qui devront répondre de diverses infractions devant la justice. Les autres, une soixantaine environ, ont fait l'objet d'un examen de situation avant d'être relâchées. Le représentant de la gendarmerie qui s'exprimait lors d'un point de presse animé mercredi 23 novembre, affirme qu'“il ne s'agit pas là d'une incursion spectaculaire à inscrire dans le cadre d'une quelconque campagne de lutte contre la délinquance. La gendarmerie nationale continuera à intervenir là où la quiétude et la sécurité du citoyen sont menacées. Notre objectif premier est de prévenir la propagation des maux sociaux et de décourager ceux qui seraient tentés de croire en l'absence de l'Etat...”, dira-t-il en substance avant d'ajouter que “ceci ne doit pas donner lieu à des dépassements. Les droits du citoyen ont été respectés durant notre intervention, aucune des personnes appréhendées n'a été maltraitée, y compris celles qui avaient tenté d'opposer une résistance aux forces de l'ordre mobilisées. Il s'agissait pour nous de faire notre devoir, c'est tout !” Le commandant, qui se réjouit de l'écho favorable enregistré auprès des habitants des localités où l'opération a été menée, s'est tout de même inquiété des causes du phénomène de l'ivresse publique à Souk-Ahras. L'absence de débits de boissons alcoolisées dans cette wilaya, où la plupart des bars ont fermé dans les années 1980 et la multiplication des dépositaires qui ont tendance à pousser à la consommation de bière, de vin et autres liqueurs dans des endroits non réglementés pourraient être un début d'explication à cette situation embarrassante. Il n'est pas rare, en effet, de voir des groupes de jeunes et de moins jeunes occupés à “picoler” en pleine rue, si ce n'est à l'intérieur des immeubles quand il ne disposent pas d'une voiture pour le faire en rase campagne, enfreignant ainsi la loi et se prêtant à bien d'autres excès lorsque ces dépassements s'accompagnent de prostitution. Mais tel n'est pas notre propos ici, les autorités locales, notamment les élus, auront certainement réfléchi à la question… A. Allia