Le premier magistrat de Annaba est un universitaire. Economiste de formation, c'est un spécialiste en gestion et aménagement du territoire. Cet élu sur une liste FLN a déjà exercé, “théoriquement”, dans son laboratoire de l'université les missions de maire. Depuis trois ans, ses approches théoriques sont soumises à la réalité du terrain. Liberté : Vous êtes à la tête d'une institution qui a le plus fait parler d'elle par le passé. Nourreddine Kouadria : Une APC touche à tous les domaines où beaucoup d'acteurs interviennent et qui sont dans la plupart des cas maîtres d'ouvrage. Certains se considèrent maîtres des lieux et mettent l'APC devant le fait accompli. Mais pour le citoyen la responsabilité incombe à la seule APC. Mais quand certains travaux liés au cadre de s'éternisent… Justement, c'est à ce niveau qu'il y a amalgame. Il y a eu certainement des élus qui par le passé ont triché avec leurs électeurs en tentant de récupérer les efforts déployés par les autres. Quand cela tourne mal, le piège se referme sur eux. À titre d'exemple, l'histoire des trottoirs, des routes, des réseaux AEP inscrits dans le cadre du plan de relance pour le soutien à la relance sont gérés directement par les secteurs concernés et l'APC n'est que la propriétaire. Le gouvernement vient d'alléger les APC du fardeau du logement social qu'en est il des autres projets communaux ? Effectivement. Cela fait plus de six mois qu'on a été dessaisis de la gestion du logement social, mais on ne peut pas dire que cela va alléger notre fardeau, car cela aurait pu être un défi à relever. Je suis un politique, le logement social l'est aussi. J'ai été porté à l'hôtel de ville afin de régler des problèmes du genre pas pour dire que j'ai les mains liées. Mais il y a beaucoup de chantiers sur lesquels le maire est attendu. Pour mon équipe, sur le compte de la commue, on a réalisé 2 salles de soins, 2 écoles en création nouvelle. Nous avons en chantier le siège d'un secteur urbain modèle hôtel de ville. Nous avons intervenu dans 5 grandes opérations en AEP et nous intervenant tous azimuts sur le réseau d'assainissement. On a rénové 30 km de routes sur PCD. Et, il y a la réforme d'une APC qui sera désormais loin des convoitises et tentations. Lors de notre passage à Annaba, on a surtout entendu parler de la mafia du foncier... Oui. On en parle beaucoup. Pour ce qu'on raconte je vous renvoie à votre sincérité et professionnalisme pour faire la part des choses sans apporter même de commentaire si ce n'est que moi je n'ai rien donné d'illégal et je mène, avec mes collègues, un combat quotidien pour préserver les intérêts de la ville. Depuis trois ans, chez nous, il n' y a plus de cas douteux. En six mois, on a récupéré 10 milliards de centimes. Qu'en est-il des projets d'investissements touristiques directs étrangers ? On est loin de cela. C'est vrai que je suis le maire. Mais pas comme l'entend l'investisseur étranger. Selon la conception qui existe dans les pays d'origine des investisseurs étrangers potentiels, la mairie est le véritable centre du pouvoir local. Que vaut un engagement de ma part à un investisseur en quête d'un terrain ou de facilitations fiscales, parafiscales ou bancaires ? Entretien réalisé par Mourad K.