Une commission de réflexion a été installée, hier, par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. L'utilisation du sachet plastique noir est en net recul, c'est un fait, la réalité du terrain, d'ailleurs, le confirme. Mais l'utilisation du sac plastique alimentaire (logo, traçabilité) reste en deçà des attentes même si Bouklia Hassen, président de l'Association des producteurs de plastique, parle de la production de 80% de sacs alimentaires et de 20% de sacs noirs. Les producteurs de sacs n'ignorent pas, cependant, qu'ils se sont opposés à la date-butoir du 31 décembre 2005 pour arrêter définitivement la production du sachet noir sous peine de sanction. C'est ce qui a été dûment rappelé, hier, par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire de l'Environnement qui a procédé, au siège de son département, à l'installation du Comité national pour la promotion et le développement du polyéthylène biodégradable (CNPDPD). Une démarche anticipatrice puisqu'il s'agit de réfléchir sur les différentes possibilités, adaptées, bien entendu, au contexte de notre pays, de pouvoir produire un sac plastique biodégradable ou fragmentable. Le comité composé d'un représentant de l'industrie, de l'environnement, de l'Institut algérien du pétrole (IAP), de l'Institut algérien de normalisation (Ianor), de l'Entreprise nationale des industries pétrochimiques (Enip), de l'Association algérienne des plasturgistes et du Centre algérien du contrôle de qualité et de l'emballage (CACQE), devra aussi établir l'inventaire de nos capacités de production, de nos besoins en équipement, étudier les différentes options et mettre en place un programme d'aide. “Il ne s'agit pas de procéder à une mutation ou une rupture brutale, mais plutôt de recourir à la diversité en matière de production”, a rassuré le ministre en insistant sur la volonté de son département à encourager le partenariat et la consultation. Un clin d'œil en direction des producteurs de plastique qui, de leur côté, s'engagent à soutenir la démarche du ministère, la qualifiant de “crédible et bien réfléchie”. “40 milliards de centimes ont été dégagés et serviront à financer les actions de ramassage et de récupération des sachets noirs”, a annoncé hier le ministre qui reste convaincu qu'il faut absolument en finir avec ces sacs nocifs pour la santé du citoyen et pour la nature puisqu'un sachet en plastique noir met quatre siècles pour se dégrader. “L'Algérie produit 5,5 milliards de sacs en plastique par année soit 15 millions par jour”, a indiqué le ministre en mettant en exergue l'impact d'une telle quantité sur la santé du citoyen et la dégradation du milieu naturel. Une préoccupation quasi partagée désormais par l'ensemble des producteurs de sac plastique (300 producteurs) qui, de leur côté, font face à une concurrence déloyale par des producteurs non déclarés qui continuent à ignorer la loi. Certains parlent même aussi d'un “concurrent” féroce qui fait intrusion sur le marché algérien notamment à Constantine. Il s'agit des chinois… Nabila Saïdoun