Tout au long du discours qu'il a prononcé, hier, lors d'une réunion syndicale, il a distillé des “messages” pour le moins acerbes à l'adresse de ses adversaires mus, selon lui, par des “ambitions destructrices”. Cela fait longtemps que l'on n'a pas vu Abdelmadjid Sidi-Saïd dans cet état aussi colérique. Lui, qui a pris le pli, ces dernières années, d'intervenir de manière sereine dans les débats qui agitent le monde syndical, est sorti, hier, de sa réserve pour répondre à ses détracteurs et à ceux qu'il accuse de semer l'anarchie au sein de l'organisation. “Je n'accepterai pas l'anarchie. Je vous promets que je répliquerai par des mesures très sévères. Il y a un porte-parole à l'UGTA, c'est moi”, a martelé le secrétaire général de la centrale syndicale. Tout au long du discours qu'il a prononcé devant les représentants des travailleurs du secteur du tourisme et du commerce, il a distillé des “messages” pour le moins acerbes à l'adresse de ses adversaires mus, selon lui, par des “ambitions destructrices”. M. Sidi-Saïd reconnaît qu'il a “subi énormément” et que “moralement”, il est “très fatigué”. Néanmoins, il avertit ses détracteurs en déclarant que cela ne veut aucunement dire qu'il va “déposer le combat syndical”. Très applaudi par l'assistance, il appelle les travailleurs et les syndicalistes à éviter “les méthodes d'anarchie” et de ne pas écouter “les commérages et les médisances” répandus par ses adversaires. “Je ne suis pas et je ne serai jamais un traître”, lance-t-il pour tenter de rassurer son auditoire. Contre toute attente, ces “attaques” sont apparemment loin d'affaiblir le patron de la Centrale syndicale qui hausse le ton pour crier à qui veut l'entendre qu'il est toujours là pour assumer sa mission syndicale et qu'il ne fera pas de quartier à quiconque transgressera les règles d'usage. L'orateur ne veut donc pas que les choses s'enveniment à l'approche du congrès qui constitue, selon lui, “une étape capitale et importante” puisqu'elle déterminera la stratégie syndicale sur les cinq années à venir. “On ira au 11e congrès dans la clarté”, a promis M. Sidi-Saïd. Concernant le dossier de la privatisation des structures hôtelières qui fait l'objet de polémiques récurrentes, le SG de l'UGTA a rappelé les promesses faites par le président de la république, lui-même, lors de son déplacement à la Maison du peuple au mois de février dernier. “Nous ne sommes pas contre la privatisation. Mais, nous nous sommes entendus avec le président de la république et le chef du gouvernement pour que le processus se fasse en concertation avec les représentants des travailleurs”, explique-t-il. Et d'avertir, au passage, les responsables des SGP et les directeurs des établissements publics qui ne respectent pas ces orientations : “Ceux qui ne consultent pas les travailleurs doivent assumer leurs responsabilités”. Pour lui, “l'expérience algérienne se construit sur la concertation”. Cela n'empêche pas M. Sidi-Saïd de mettre en garde les autorités. “Les réformes ne se feront pas sur le dos des travailleurs. D'ailleurs, nous nous opposerons à toutes les réformes qui sont contre les intérêts des travailleurs”. Pourtant, il n'hésitera pas à réaffirmer son soutien total au président de la république à qui il a souhaité au nom de tous les travailleurs du pays un prompt rétablissement. Il a, par ailleurs, indiqué que la direction de l'UGTA est en train de négocier avec les autorités un certain nombre d'avantages sociaux, tout en reconnaissant que cela se fait loin des feux de la rampe. H. Saïdani