L'ancien président irakien Saddam Hussein revient demain devant les juges, accompagné de sept de ses lieutenants, pour répondre du massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl dans les années 1980, après un attentat commis contre son convoi. Ouvert le 19 octobre mais aussitôt suspendu pour permettre d'organiser l'audition des témoins, le procès a été de nouveau ajourné le 28 novembre pour permettre de trouver un avocat à l'ancien vice-président, Taha Yassine Ramadan, qui a refusé celui qui lui a été commis d'office. Au cours des deux premières courtes audiences, ce procès a surtout été marqué par les problèmes de sécurité et de procédure, comme la protection des avocats ou les plaintes de Saddam sur ses conditions de détention. Les questions de fond n'ont jamais été longuement abordées. Un responsable américain, proche du tribunal, a déclaré craindre des manœuvres de l'équipe de défense pour retarder le procès, remarquant que des accusés ont refusé des avocats d'office proposés par le tribunal pour ensuite se plaindre de ne pas avoir d'avocat, et que des avocats de la défense ne viennent pas. Saddam plaide non coupable et ne reconnaît pas l'autorité du tribunal, qui siège dans l'ancien quartier général du parti Baas, au cœur de la Zone verte, secteur ultra-sécurisé de Bagdad. R. I.