Le ministre des Finances n'est pas contre une nouvelle augmentation des salaires. Le ministre des Finances, invité hier du Forum de l'ENTV, n'a pas levé le voile sur les derniers scandales qui ont secoué récemment certaines banques publiques et qui ont fait les manchettes de la presse nationale. Le ministre n'a avancé aucun montant du préjudice causé à ces banques. Le grand argentier du pays affirme qu'une banque, sans la citer, a été sévèrement touchée financièrement. Cette banque cherche actuellement à récupérer un certain pourcentage de l'argent perdu. M. Medelci, en se référant aux conclusions des experts étrangers appelés à la rescousse dans le scandale de la BNA, parle de procédures “ingénieuses” utilisées par des personnes impliquées. Le grand argentier du pays soutient que “c'est en partie les réformes introduites au niveau des banques qui ont fait face à ces affaires”. Le ministre n'en dit pas plus. Dans ses réponses, il a été surtout question des réformes bancaires, de la privatisation du CPA et de la BDL. M. Medelci avance que les banques ont participé au financement de l'économie pour un montant de 20 milliards de dollars. Les crédits vont de plus en plus au secteur privé. “C'est un premier virage. C'est nécessaire mais ce n'est pas sans risque. Nous le voyons au quotidien”, souligne-t-il. Le ministre affirme que le système de paiement ne suffira pas à améliorer le rendement des banques. Il faut que celles-ci se dotent de l'expertise capable d'évaluer la qualité d'un projet. Sur la question des salaires, le ministre des finances souligne “leurs augmentations d'année en année, depuis dix ans”. “Il n'y a pas de raison que cela ne continue pas”, précise-t-il. La question pour lui, “est de savoir comment mettre les augmentations des salaires en cohérence avec la richesse nationale, de l'inflation et faire en sorte que les hausses des salaires ne soient pas simplement une occasion pour consommer davantage mais également une opportunité pour accompagner le programme de relance”. La loi de finances, dit-il, “n'a pas pour vocation de négocier les salaires” . Ce qui est important, aux yeux du ministre des finances, c'est comment faire pour que les algériens soient plus nombreux à trouver du travail, pour que dans la cellule familiale, le membre ne soit pas dépendant de l'unique salarié. En outre, le ministre explique que, de plus en plus, les algériens créent leur propre emploi à travers l'Ansej. “Il faut savoir de quoi nous parlons quand nous évoquons les salaires”, avance Medelci. Les salariés, explique-t-il, se situent en grande partie dans la fonction publique, environ 1,5 million, et de plus en plus dans le secteur privé. Pour les employés des entreprises (publiques et privées) leurs salaires sont traités avec l'employeur. En tout état de cause, “les solutions ont toujours été trouvées dans le cadre de la tripartite”, affirme Medelci. Au sujet des prix des produits pétroliers, soulevé par Mustapha Mekidèche, conseil en stratégie, le grand argentier du pays précise qu'il y a une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui dispose de la politique des prix à la pompe. “Nous n'avons pas prévu, dans la loi de finances 2006, les instruments d'augmentations des prix maîtrisés et progressives, parce que nous n'avons pas encore le système, les agences n'étaient pas encore installées. La loi sur les hydrocarbures est là, des dispositions vont être mises en œuvre”, avance-t-il, sans être plus explicite. Meziane Rabhi