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Louisa Hanoune : “Aucune initiative de réconciliation ne pourrait aboutir…” Elle estime que les dernières lois adoptées par le Parlement sont une provocation
Elle a de nouveau dénoncé la politique “libérale” du gouvernement, dictée, selon elle, de l'extérieur, allant jusqu'à demander le “retrait” des lois adoptées ces derniers mois par le Parlement, dont celle des hydrocarbures. Invitée, jeudi, de l'émission “kanaâte” de la radio chaîne I, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) a réaffirmé son rejet de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), qui entrera en vigueur en septembre prochain, et de la loi sur les hydrocarbures. “La politique intérieure de l'Algérie est dictée de l'extérieur, même le premier magistrat du pays (le président Bouteflika : ndlr) l'a reconnu”, a-t-elle affirmé. “Les hydrocarbures sont la propriété de tous les Algériens, il est inconcevable que le FMI ordonne le changement de notre Constitution”, a ajouté Louisa Hanoune. En adoptant de telles lois, “le gouvernement est en train de se faire hara-kiri”, a-t-elle dit, et d'ajouter : “On veut que le gouvernement retire toutes ces lois et qu'il engage un débat avec le peuple.” Selon elle, l'Algérie devrait plaider en faveur de l'annulation “pure et simple de la dette” des pays africains, qualifiant de “mascarade”, la récente décision des pays les plus industrialisés d'effacer “sous conditions”, la dette de certains pays africains. La porte-parole du Parti des travailleurs estime que les “politiques imposées” à ces pays sont étroitement liées à la question de la dette extérieure. “La dette extérieure algérienne a été remboursée au moins huit fois !” révèle-t-elle, sans plus de précisions. Louisa Hanoune a également dénoncé l'ingérence de certaines ONG et autres organisations de la société civile dans la politique intérieure du pays. “Ces organisations financées par l'UE et la Banque mondiale n'ont aucun rôle à jouer dans la politique intérieure de notre pays”, s'insurge-t-elle. À la question de savoir pourquoi le PT emprunte “une démarche solitaire” dans sa stratégie d'opposition au gouvernement, Louisa Hanoune a répondu qu'elle était contre la politique de coalition partisane. “Je ne crois pas à la politique de coalition partisane qui engage l'existence du parti et restreint sa pratique démocratique et libre de la politique”, a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que le PT “ne veut pas se dissoudre dans des alliances politiques ni renoncer à son indépendance”, mais peut en revanche “s'accorder avec un parti ou deux sur des questions de fond nationales ou internationales”. La porte-parole du PT a également évoqué la position de son parti à l'égard des questions d'ordre politique comme la réconciliation nationale, l'amnistie générale et le dossier des disparus. “Aucune initiative de réconciliation nationale ne peut aboutir si le gouvernement continue à dépouiller le peuple et le pays de ses richesses”, a-t-elle souligné, ajoutant que le dossier des disparus doit “être réglé dans la transparence”. Pour elle, les lois adoptées par le Parlement sont “des provocations” qui se “dressent devant toute démarche de réconciliation”. Elle a également abordé la question des “harkis” qui concerne, selon elle, en premier et dernier lieu les Français ainsi que la loi française du 23 février sur le “rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord”, estimant que cette décision est “une tentative visant à entamer les relations entre la France et l'Algérie”. Rafik Benkaci