L'opinion publique doit encore patienter pour connaître la position finale du PT. Rien ne presse, il reste encore deux mois. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, maintient le suspense concernant sa position pour la prochaine élection présidentielle. Ainsi, ceux parmi ses militants qui l'appellent à se présenter au scrutin doivent encore patienter avant de voir Mme Hanoune enfin trancher. Invitée, hier, à l'émission «Fi elwadjiha», de la Radio nationale Chaîne I, la responsable du parti a préféré approfondir sa réflexion avant de se prononcer. Développant un discours très critique de la situation politique actuelle, Mme Hanoune a appelé, encore une fois, à déployer plus d'efforts à même de faire de l'élection une réussite. Dans ce sens, elle a appelé le président de la République à prendre des mesures pour rétablir la confiance des citoyens en les assurant de la transparence du scrutin. «On a demandé au chef de l'Etat de prendre les mesures pour protéger le pays de tous les dangers qui planent sur lui», a-t-elle souligné. Elle a appelé également à ce que l'on réunisse les conditions nécessaires pour le bon déroulement de l'élection présidentielle prévue au début du mois d'avril prochain. L'invité de la Chaîne I a, par ailleurs, tenu à dénoncer le bicéphalisme qui règne encore au niveau du sommet de l'Etat. Sur un autre chapitre, Louisa Hanoune s'en est pris au processus de privatisation adopté par le pays. Pour elle, la cession des entreprises nationales aux étrangers est un danger pour la nation. Aussi, a-t-elle qualifié l'Accord d'association avec l'Union européenne de catastrophique. «Les produits algériens ont perdu le marché national et n'ont pas gagné le marché international», a-t-elle souligné en allusion à l'incapacité des produits nationaux à concurrencer les produits étrangers. Sur sa lancée, Mme Hanoune a réitéré son refus de l'intégration de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (Zale) ainsi que l'intégration à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Argument? Ces organisations permettent à l'Algérie de se mettre en contact direct avec l'Etat sioniste d'Israël. Elle a refusé également de s'aventurer dans le projet du Gouvernement africain qui constitue, selon ses dires, un danger pour l'Etat et une ingérence dans les affaires internes du pays. L'alternative? La secrétaire générale du PT a appelé à la récupération des 138 milliards de dollars que l'Algérie a placés dans les banques étrangères pour réanimer l'économie nationale. Pour elle, 11 milliards de dollars suffiront pour relancer une bonne fois pour toutes le secteur agricole et 4 milliards de dollars suffiront pour améliorer le pouvoir d'achat des Algériens en fixant le Snmg à 35.000 dinars. Aussi, elle a indiqué que la préservation des entreprises algériennes, la relance de la productivité et la réouverture des entreprises fermées constituent des atouts pour faire sortir l'économie nationale de sa léthargie. Plus loin dans son discours, Mme Hanoune a appelé à réinstaurer le socialisme, seul à même de sauver l'humanité de la crise qu'elle traverse à cause du capitalisme et de la mondialisation. «La mondialisation est une catastrophe qui détruit l'humanité», a-t-elle argué. Parlant des institutions de la République, Mme Hanoune a indiqué que ces dernières, notamment l'APN, souffrent de légitimité et de représentativité. Elle a appelé dans ce sens à la révision de la loi électorale et au renouvellement de ces institutions qui «encouragent le nomadisme politique». Concernant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'invité de la radio a indiqué que le texte de ce projet comporte des contradictions. Elle a souligné également que les questions politiques n'y sont pas abordées. Quant au côté financier du projet, elle a précisé que «l'argent à lui seul ne suffit pas pour régler la tragédie nationale traversée à huis clos par le pays». Soulignons enfin que Louisa Hanoune est pour l'abolition de la peine de mort. Elle est également pour la séparation de la religion et de la politique.